Lot n° 40

LARDIER (J. S.). Essai sur les moyens de régénérer l’Agriculture en France, et plus particulièrement dans les départements du Midi. Marseille, Ant. Ricard, 1820-21. 7 parties en 4 volumes in-8 de 111 f. non chiffrés 154-291 et 8 p. de tables....

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : 80 €
Description
140-204-155 et 4 p. de tables – 1 f. non chiffré 588 et 4 p. de tables – 507 p., demi-basane fauve, dos lisse, pièces de titres et tomaisons vert foncé, coins de vélin (reliure de l’époque).
Unique édition du premier livre de l’auteur (né vers 1753, sur lequel on ne sait rien, sinon qu’il était provençal). Ce rarissime traité n’est connu d’aucun bibliographe (Giraud de St-Fargeau, toujours bien documenté, l’ignore). Cet ouvrage est antérieur à celui de de Musset-Pathay ; Decaisne ne le possédait pas ; Quérard, en 1830 (10 ans après ! indique « 5 livraisons en 2 volumes » (cela ne fait que 2 volumes sur 4). Il est aussi cité dans la bibliographie de Viala et Vermorel, qui n’ont manifestement pas vu cet ouvrage (T. VII p. 396) : « Les vignes provençales ». L’ouvrage tel qu’il se présente ici fut certainement constitué, par l’auteur lui-même, de parties séparées (cependant personne n’a jamais rencontré aucun de ses éléments). C’est cependant et suprêmement le meilleur traité d’Agriculture et d’Arboriculture appliqué à la Provence. L’auteur étant particulièrement doué, possédé par son travail et clair dans ses comptes-rendus, l’ouvrage est d’une lecture très attachante, privilège de ces Français d’autrefois aussi cultivé que cultivateur. Bien entendu, ce grand manuel concerne les fruits et légumes (la tomate étant encore absente), l’olivier : les engrais, semis et plantations (ce sont les points forts de l’auteur qui publia en 1825 un traité entièrement consacré à ces sujets fondamentaux). Dans ces volumes, quelques détails obligatoires concernent la vigne, mais le tome III (le plus gros) est majoritairement consacré à « L’art de faire le vin dans les départements du Midi », vignobles, travaux des vignes, vins en bouteilles, bouchons, caves, celliers, cuves, vinaigres, maladies des vins..., avec des détails qui ne se trouvent que là. Une ampélographie, particulièrement précieuse, décrit 27 variétés de cépage, avec les noms locaux. Cela n’aurait pas dû permettre au Comte Odart, de répéter dans ses préfaces, toujours incisives et totalement fausses, de faire allusion, sans citer d’auteur : « il serait cependant injuste de passer sous silence un ouvrage recommandable dont un chapitre contient la description d’un grand nombre de cépages, ou plutôt le dénombrement annoté de 92 espèces (Lardier en décrit 75) quoi qu’il se soit aidé des renseignements des frères Audibert (leurs catalogue fut publié seulement en 1848 !), possesseurs d’une très belle collection et de phrases latines, de Garidel et de celles d’un botaniste du temps présent Gouffé ; il m’est impossible d’admettre que ces descriptions soient d’une grande utilité pour un propriétaire de vignes... Cet ouvrage, qui n’en n’est pas moins fort important pour l’horticulture, est le nouveau Duhamel (du Montceau)... ». Il conclut allègrement : « ainsi donc, le sujet étant neuf pour nous, la tâche était difficile... ». 3 planches lithographiées par Buisson d’après Grive au début du tome premier. Exemplaire sur beau papier vergé.
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