Lot n° 248

WAGNER RICHARD (1813-1883) L.A.S. «Rich. Wagner», Baden 17 août 1860, à Julius RÜHLEMANN, à Dresde; 3 pages in-8 (petites fentes au pli), enveloppe; en allemand. Belle lettre concernant les tempi dans ses oeuvres, et l'annonce qu'il peut enfin rentrer en Allemagne....

Estimation : 6000 - 8000
Adjudication : Invendu
Description

Il répond en vitesse à ses derniers rapports amicaux, puisqu'il a, comme toujours, un service à demander.

À Darmstadt, il est parvenu à un accord sur Le Vaisseau fantôme (Der fl iegende Hollander), et il le prie de bien vouloir en adresser une partition corrigée à la direction du Hoftheater, dès que possible. Il autorisera le règlement des frais de copie à Herr Mehner dès réception de son mémoire. La copie de référence, annotée par lui- même, appartient à Wagner et non à Fischer.

Cependant suivant son accord avec H. Müller, il doit mettre à la disposition de ce dernier également une copie de celle-ci. Donc, cette copie doit être considérée comme étant à sa disposition. N'y en a-t-il pas d'autre ? Toute autre devrait être considérée comme lui appartenant... Il donne des instructions pour que Müller fasse faire deux copies de la partition pour piano de l'opéra, pour la direction du théâtre de Darmstadt, à facturer avec la remise habituelle pour marchands de musique... Il ne sait comment satisfaire le vœu du chef d'orchestre Julius RIETZ, concernant des tempi dans Lohengrin («Bezug auf einige tempi des Lohengrin») : l'expérience lui a démontré qu'aucun métronome ne peut aider le chef d'orchestre qui ne ressent pas lui même le tempo correct («die bestimmteste Erfahrung hat mir gezeigt, dass demjenigen Dirigenten, der das richtige Tempo nicht schliesslich vo selbst fühlt, durch keinerle Metronom auch beigebracht werden kann»).

L'erreur est trop facile, et là où il s'agit d'être fin, rien, en dehors de son propre sens, ne peut décider. La justesse (“Gerechtigkeit”) est un terme creux; seule l'empathie peut faire juste, et Wagner pense qu'il devra se passer de l'empathie du chef d'orchestre Rietz... Rühlemann doit désormais connaître la nature de la grâce accordée à Wagner: il n'a pas du tout été amnistié par le gouvernement de Saxe, mais a seulement reçu l'assurance que sous certaines conditions, on ne s'opposera pas à ce qu'il vive dans d'autres États de la Confédération germanique. Donc le revoir à Dresde n'est pas envisageable dans un proche avenir, mais ses félicitations sympathiques lui ont donné grand plaisir !

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