phrénologie, à la veille de sa dernière grande tournée européenne.
[Le Dr Michel Arthur CASTLE, qui habitait Milan, était l'auteur de quelque 2000 études phrénologiques de personnes vivantes, dont Liszt, et comptait, parmi ses disciples et admirateurs, le comte Gustave de Neipperg. Le chapitre XVI du Voyage pittoresque en Italie. Partie septentrionale (1855) de Paul de Musset, évoque parmi les souvenirs de Milan avant 1848, le Comte de Neipperg, adepte de la phrénologie, et la visite qu'ils firent au Dr Castle, en citant longuement l'étude phrénologique que Castle avait consacrée à Liszt.] Il a donné ordre à son secrétaire Belloni «de terminer à tout prix, et le plus promptement possible l'affaire des manuscrits Castle»...
Il a consulté son ami Rey, «un des rédacteurs du Constitutionnel, et garçon d'honneur et de talent, qui a déjà fait souvent ses preuves, pour la révision des traductions, entre autres pour celle de l'Histoire de l'Empire ottoman de Hammer», au sujet de leur «étude phrénologique. L'opinion de Rey est entièrement celle de Janin, et d'autres personnes encore qui ont l'habitude de la presse et des publications françaises. Je la communiquerai en substance à Castle lors de son passage à Vienne»...
Liszt entre ensuite dans le détail de l'«arrangement pécuniaire» proposé par le libraire, pour un tirage de 100 ou 200 exemplaires à compte d'auteur. «Je tâcherai d'expliquer tout cela à Castle d'une façon américaine, nette et claire. Il est à peu près impossible de juger de certains rapports parisiens (ceux de la publicité par exemple) sans y avoir fait un assez long et pratique séjour. S'il accepte une des deux propositions de Rey, je ferai en sorte que vous receviez les premiers exemplaires à la fin novembre au plus tard. [...] D'après une lettre de Janin (fort drôle) il sera absolument indispensable de retrancher le chapitre des appétits sexuels... Cela ne fâchera pas Castle, j'espère ?» Puis il parle de sa tournée: «Mon voyage de Constantinople par la Hongrie, Transylvanie, Valachie etc. est toujours fixé à la mi-septembre. À mon retour, en février, je viendrai vous demander l'hospitalité d'un coin de votre grande chambre pendant trois ou quatre jours à Milan»...
Il envoie ses «bonnes et franches amitiés à Alberti auquel j'enverrai son ?ngarischen, avec la collection complète en octobre.» [Le comte ALBERTI est l'un des dédicataires de Magyar Dallok (ou Melodies hongroises).]