Lot n° 419

VILLAIN (Raoul, 1885-1936) assassin de Jean Jaurès. 3 lettres autographes signées, 1916-1922, à son ami le Dr Joseph Colaneri. 3 pages in-4, une carte postale illustrée avec adresse, une enveloppe (quelques légers défauts). rares lettres DE...

Estimation : 1500 / 1800
Adjudication : 1500 €
Description
L'ASSASSIN DE JAURES EN PRISON, ET APRES SA LIBERATION. [Arrêté après l'assassinat de Jaurès, le 31 juillet 1914, Raoul Villain fut incarcéré durant toute la guerre, dans l'attente de son procès qui ne s'ouvrira qu'en mars 1919, et à l'issue duquel il fut acquitté et libéré.] 1er janvier 1916. Il espère son ami en bonne santé. Il a appris indirectement que l'un d'eux avait été fait prisonnier. Il a su que Pierre avait été ramené à Paris mais ignore s'il est guéri. La belle-sreur de Joseph est passée le voir fin septembre et lui a appris que ce dernier était dans la Marne, peut-être à Épernay. Il a su qu'André avait été malade : "est-ce lui qui est prisonnier ou toi ? En ce dernier cas, tes parents auraient l'amabilité de me donner de tes nouvelles”. Il est très étonné que Xavier n'ait pu lui répondre et se demande s'il aurait été lui aussi souffrant. Puis, au sujet de son instruction : "Tu as peut-être lu que mon procès était remis à huitaine indéterminée, probablement l'armistice ; il nous semble que à mon point de vue personnel c'est mieux d'autant plus que la raison pour laquelle on recule cette date améliorerait encore l'opinion si l'on en avait encore besoin. Et puis le président avait une réputation de bourru qui inquiétait fort mon frère”. Il est très ennuyé de n'avoir plus de nouvelles de ce dernier depuis quinze jours, recevant d'ordinaire des lettres régulières de sa part. Il a appris que Reims était à nouveau bombardée et s'inquiète : "Quand tes parents en étaient-ils partis ? Votre maison a-t-elle été elle aussi atteinte ?”. Il termine en souhaitant une bonne guérison à Pierre et "consolations et patience au prisonnier”. [Baden 10 janvier 1922]. Il lui envoie, ainsi qu'à sa femme, ses "meilleurs et tardifs souvenirs de première année. Que cette année voie donc la peste se répandre à Metz et que vous fassiez de bonnes affaires”. Zoppot Dantzig 4 juillet 1922 (vignette et en-tête Kasino Zoppot) [Villain s'était expatrié à Dantzig, où il exerfait le métier de croupier]. Il craint que sa lettre de juin ne soit arrivée "en période de presse”, et que Colaneri et sa femme aient été fort occupés : "je pensais même à tes succès scientifiques et à un domicile à Paris, nous en avions parlé à mon dernier passage à Metz”. Il lui reparle de l'affaire dont il l'avait entretenu car il la juge aussi intéressante pour M. hofman que pour eux : "si tu en jugeais ainsi pourrais-tu nous télégraphier ? Ou alors nous indiquer un particulier ou agent financier qui pourrait s'en occuper, car il ne fait pas de doute qu'elle soit très bonne”. ON joint un dessin au crayon et fusain par Louis malteste représentant L'accusé Villain lors de son procès (31 x 21 cm).
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