L.A., 26 mai [1746], « Mémoire pour M. le lieutenant general de police [Claude-Henri FEYDEAU DE MARVILLE]. Affaire des libelles » ; 2 pages in-4.
Curieuse lettre inédite sur l’affaire des libelles.
[L’élection de Voltaire à l’Académie Française le 25 avril 1746 a fait fleurir les libelles anonymes, dus notamment à Pierre-Charles ROY et à l’abbé RAYNAL ; Voltaire a fait saisir ces libelles diffamatoires contre lui et l’Académie, et mène de son côté l’enquête].
Voltaire remercie le lieutenant général des « bons ordres » qu’il a donnés au sujet des libelles, et fait observer que « la découverte des vignettes, et autres ornemens est un moyen sur pour convaincre tout imprimeur » ; on peut ainsi « remonter a la source de tous les libelles ». Il résume la situation en 6 points.
« 1° Il paroit clair que Jorri et la veuve Lormel cy devant indiquez sont coupables
2° que le petit colporteur de Lormel fils a accusé la Bienvenu pour ne pas accuser son maitre, aussi coupable.
3° que Felizot etoit en correspondance avec Jorri »...
Il supplie d’interroger l’abbé La Forgue, sous-bibliothécaire des Quatre-Nations ; Gardier (domestique de Voltaire) lui a entendu avouer « quil avait porté chez la Bienvenu le second libelle pour le faire imprimer ». Il prie aussi « de permettre que le principal interessé en cette affaire [Voltaire lui-même] puisse parler a Jorri et a Lormel s’ils sont en prison (comme il n’en doute pas) pour tacher d’avoir de nouvelles preuves juridiques contre l’auteur », ce dont il rendra compte...