Lot n° 792

TARGET Jean Baptiste (1733 1806) avocat et homme politique [1785, 15e f]. —

Estimation : 500 - 700 EUR
Adjudication : Invendu
Description

L.A.S. « Target », 28 juillet 1769, [à Charles-Joseph NATOIRE ?] ; 2 pages in-4.

Au sujet du procès de l’architecte Mouton contre le peintre Natoire.

[Charles-Joseph NATOIRE (1700-1777), directeur de l’Académie de France à Rome, en avait chassé l’architecte Adrien MOUTON (1741-1820) qui avait refusé de présenter au directeur un billet de confession pour les Pâques ; Mouton gagna son procès en 1770, Natoire étant condamné à 20.000 livres de dommages et intérêts, et au dépens.]

Il envoie un mémoire, et en demande une lecture attentive, rappelant qu’un arrêt provisoire ordonne déjà l’exécution de la sentence, et que tout est suspendu par la négociation que le Chancelier a proposée. « Il ne s’agit que de réparer l’honneur du jeune homme chassé, & calomnié. Il a demandé des réparations, & des dommages & interêts, si l’on s’arrange, il ne veut plus d’argent, a l’exception de ses frais ; il ne demande que quelque chose de public, qui annonce l’erreur dont il a été la victime »… Il croit que le Parlement l’admettrait… « J’aprens cependant à l’instant même que l’on assure Mouton que M. de Marigny veut bien oublier le passé »…

On joint ce mémoire manuscrit, 17 décembre 1768 (6 pages in-4), commentant un mémoire italien « dont l’objet est de justifier la conduite que Monsieur Nattoire directeur de l’Academie françoise d’Architecture a Rome a tenue envers le sieur Mouton un des eleves de cette academie », mais dont les moyens sont insuffisants « pour repondre aux plaintes du S. Mouton, ni pour disculper le Directeur de l’academie ». Au cœur du contentieux est la question des billets de communion pascale. On rappelle les canons du 4e concile de Latran, l’obligation de se confesser et de communier, l’affichage habituel des interdits de la communion, etc. ; on relève ensuite des inconvénients de cette pratique de Rome : multiplication des profanations des Mystères, trafic des billets de communion entre gens du peuple… Le devoir de Natoire est de veiller sur les mœurs des élèves, mais il est condamnable non seulement pour avoir outrepassé son autorité, et voulu « assujettir des françois aux pratiques romaines. Les françois qui demeurent à Rome sous la protection du Roi, doivent y vivre suivant nos maximes »… En conclusion : « la conduite de Monsieur Nattoire n’est point excusable »…

TARGET Jean-Baptiste : voir nos 548, 803.

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