L.A.S. « De Scudery », Paris 15 mai 1654 ; 2 pages in-4 (petit manque sur un bord avec perte de quelques lettres).
Belle et rare lettre littéraire, parlant de la Reine Christine de Suède et de son poème Alaric.
Scudéry remercie son correspondant de sa « civilité » à son égard, manifestée dans une lettre « a nostre illustre Amy Mr CHAPELAIN [...] Je ne serois pas du Monde, si je ne scavois le rang que Mr vostre pere et vous y tenez, entre les personnes que les belles Lettres ont rendues fameuses : et je serois estranger en mon propre pays, si j’ignorois la reputation que vous y avez. [...] il m’est fort doux de me voir obligé par un homme que j’estime. Il ne me l’est pas moins de voir la conformité qui est entre nous, a honorer la Reyne de Suede : et vous cedant en toutes choses, je ne vous disputeray que celle cy. Il est vray qu’il n’est pas de l’amitié comme de l’amour : puis que l’on souffre des Rivaux en cette premiere, et que l’on voudroit que tout le monde estimast ce que l’on estime, et sceust en connoistre le prix. Au reste, Monsieur, ayant apris par vostre lettre, que vous alliez commencer de lire mon Alaric [Alaric, ou Rome vaincue, poème héroïque, « dédié à la Sérénissime Reine de Suède »], j’attens avec beaucoup d’impatience, le jugement que vous en ferez : s’il m’est avantageux, ce sera ma plus haute gloire »…
Provenance : • collections Alfred SENSIER (11-13 février 1878, n° 484), et • Benjamin FILLON (15-19 juillet 1878, VII, n° 956).