L.A., Paris 10 septembre 1681, [à sa sœur Marie RIVIÈRE à La Ferté-Milon] ; 2 pages in-8 (trace d’onglet sur la 1ère page affectant quelques débuts de lignes).
Rare lettre familiale à sa sœur.
[Racine est resté très attaché à sa sœur Marie, Mme Rivière, et à ses parents de La Ferté-Milon, ainsi qu’à sa nourrice qu’il nommera dans son testament.]
« Je vous envoye ma tres chere Sœur une Lettre de mon Oncle Racine parlaquelle il me prioit de donner quelque argent a mon Cousin son Fils. Je lui ay donné trente trois livres comme vous verrez par le Receû de mon Cousin. Je vous prie a mesure que vous aurez besoin d’argent pour faire les petites charitez dont vous avez bien voulu vous charger, d’en demander a mon Oncle. Ne le pressez pas neantmoins. Dites lui seulement l’intention qui vous obligera de lui en demander. J’en avanceray a mon Cousin son Fils tant que mon Oncle voudra, sur un simple mot d’escrit de lui. Je vous prie de lui faire beaucoup d’honestetez de ma part.
Vous avez eu tort de me vouloir du mal de ce que je n’ay point esté vous voir a mon voyage de Brenne. J’avois pris mes mesures pour repasser par la Ferté. Mais le baptesme de chez Mr de la Fontaine auquel je ne m’attendois pas nous obligea de revenir a Villers cotterets. Nous aurions grande envie ma femme et moy de vous aller voir, et peutestre irons nous dès cette année. Je baise les mains a Monsieur Riviere et a mon Cousin et a ma Cousine Vitart. Adieu ma chere Sœur je suis tout a vous.
Je vous recommande toujours ma Mere Nourrice. »
Œuvres complètes (Bibl. de la Pléiade), t. II, p. 463.
Provenance : M. PACQUENOT (de Soissons), arrière-petit-neveu de Racine par sa femme (inscription p. 4).