PERRAULT Charles (1628 1703) conteur et critique, il était Contrôleur Général de la Surintendance des bâtiments; membre fondateur de l'Académie des Inscriptions en 1663 [AF 1671, 23e f]. —
Description
MANUSCRIT autographe, 8 novembre 1669 ; 6 pages et quart in-4.
Rapport au Surintendant des Bâtiments du Roi sur l’escroquerie d’un de leurs fournisseurs, le sieur Jolly.
Perrault expose les faits révélés par des mémoires falsifiés, des tuyaux non conformes à la commande et des dépositions de plombiers, autant de preuves que « led. Jolly a sciemment trompé le Roy ». Il indique les étapes d’une poursuite criminelle. Toutefois il doute de pouvoir obtenir une condamnation, parce que l’accusé ne manquera pas de plaider l’erreur des fournitures ou des pièces, attribuable à un commis ou un contrôleur, et d’avancer des circonstances « avec tant dartifice quil sera difficile de les convaincre d’impossibilité »… De plus, « lindulgence des juges est si grande, le fait dont il sagit susceptible de tant de differentes considerations de faveur et de rigueur et mesme la qualité dun ouvrier qui a contribué aux divertissemens du Prince par une industrie asses singuliere attirera de la compassion et si dun costé cela peut servir d’exemple aux autres ouvriers il est peut estre de lautre necessaire d’observer quon ne doit jamais entreprendre de la part du Roy une poursuite de cette qualité qu’avec une asseurance positive dune condamnation considerable »… D’autres voies existent, notamment, ce qui « conviendroit davantage a la majesté du Roy et a la qualité de laffaire et produiroit mesme un aussy grand exemple parmy les ouvriers », de commettre une personne de confiance et compétente, qui sous pretexte de vérifier les parties dudit Jolly, ferait, avec les officiers des Bâtiments, tout découvrir, puis livrerait ledit Jolly à un blâme public, lui déclarant qu’on ne se servira plus de lui pour la fourniture des Maisons Royales et des Bâtiments du Roi… Etc.
En tête, note autographe de Jean-Baptiste COLBERT : « Je travaillerai moy mesme a poursuivre cette affaire la 1re fois que jiray a Paris ».
