MANUSCRIT autographe, Epistre de la Nymphe des Fauves A Madame la Presidente Talon ; 3 pages in-4.
Rarissime, le seul manuscrit connu de Malleville.
Cette « épître aux allures de stances […] semble inédite. Cet aimable badinage est un bon exemple de la poésie mondaine et gracieuse qui fleurissait alors. Il ne figure cependant ni dans l’édition des Poésies de 1649, ni dans les recueils collectifs du temps, et n’a pas été recueilli non plus dans l’édition des Œuvres poétiques établie par Raymond Ortali (Didier, 1976, 2 vol.). Malleville, à qui l’on doit surtout des rondeaux, des sonnets, des stances et des élégies, n’a, à vrai dire, composé que peu de pièces de ce genre. Nous n’avons par ailleurs pu identifier exactement la dédicataire, qui appartenait, selon toute apparence, à la famille de l’avocat général Omer Talon (1595-1652). Précisons enfin que ce seul manuscrit est, sauf erreur, le seul manuscrit connu de Malleville, dont on ne connaît pas de lettres. » (Jean-Paul Goujon). Cette épître compte 16 quatrains.
« J’interromps nostre course aimable Presidente
Retournes, retournes dans vostre heureux sejour.
C’est un Palais ou tout enchante,
Je tremble a recevoir et vous et vostre Cour.
Quand celle dont les soins cultivent ma demeure,
M’anonça que chez moy vienderoient tant de beautéz
J’ecrivis j’invitay sur l’heure
Tout ce que jay d’amis chez les divinitéz. […]
On ne m’obeit point. Bacchus est en Champagne
Pan veut moins de sagesse, il cherche ailleurs son fait
Mars n’a pas fini sa campagne
Apollon pres de vous craind de paroistre laid. […]
Amour, le seul amour me promet sa presence,
Il viendra ; bien qu’il ait plus daffaires que touts
Mais quoy quil donne d’asseurance,
Je ne compte le voir arriver qu’avec vous. […]
Alors par tant d’attraits ma demeure changée
Deviendra des plesirs l’azile le plus doux
Et ces dieux qui mont negligée
Ne les apprendront point sans en estre jaloux.
L’Académie française au fil des lettres, p. 28-31.
On joint une P.S. par le Maréchal de BASSOMPIERRE, contresignée par MALLEVILLE, Paris 26 février 1646 (1 page in-fol., cachet aux armes sous papier), pour aller « faire la monstre & reveue à la Compagnie franche suisse du Capne Stoppa estant en garnison à Rocroy »…