poème autographe signé « Malezieu », à Madame la Duchesse de Nevers en lui envoyant la Comedie des importuns. Epistre ; 2 pages in-fol.
Jolie et rare épître de dédicace.
[Diane-Gabrielle de Damas de Thianges, duchesse de NEVERS (1656-1715), nièce de Mme de Montespan, était l’amie de la duchesse de Maine, dont elle fréquenta les fêtes d’artistes et de lettrés à Sceaux ou Versailles. Ce poème de 94 vers, composé du vivant du duc de Nevers († 8 mai 1707), fut recueilli dans Les Divertissemens de Seaux [sic] (Trévoux, 1712, pp. 472-476) où le titre précise « la Comédie des importuns de Chastenay ». Malezieu avait une propriété à Châtenay, près Paris, qui fut aussi un des sites des fêtes de la « petite cour de Sceaux ».]
L’épître s’ouvre par des excuses de l’auteur « dedicateur » ; il prétend plaisamment se venger des flatteries de la duchesse et son époux,
« Qui tous deux, sans aucun scrupule,
Trompastes un autheur credule,
Dont lamour propre trop flatté
Redoubla la credulité »…
Puis laissant cette « playdoirie » défensive, il rappelle la promesse de la dame de revenir à Sceaux :
« Mais vos adorateurs de Sceaux,
Belle Nevers, n’ont point dégaux
En zele, en respect, en tendresse,
Ni peut-estre, en delicatesse,
Pour discerner des qualités
Plus divines que vos beautés. »