L.A.S. « P. Daniel Ev. d’Avranches », Caen 6 novembre 1694 ; 3 pages in-4.
Sur une affaire de prêtre débauché, accusé de sortilège.
Ses connaissances sur l’affaire des trois personnes accusées de sortilège, détenues dans les prisons, lui sont venues par plusieurs voies, « les unes par la confession, ou par des moyens relatifs a la confession, les autres par les examens que j’ay faits des accusez, par divers rapports qui m’ont esté faits, & par les entretiens que j’ay eus avec Mr de Glatigny, Lieutenant Criminel d’Avranches »… S’en tenant aux examens et confrontation qu’il a faits, « il m’a paru avec beaucoup de vraysemblance, quoyque sans une entiere certitude, que la premiere source de cette affaire, comme de la plus part des autres semblables, est la debauche, & que le Prestre pour abuser de ces deux creatures, a mis en usage des moyens qui ont causé tout ce scandale. Je suis persuadé que dans ces moyens, qui paroissent surnaturels, il y a beaucoup de charlatanerie de la part du Prestre, & beaucoup de simplicité & d’illusion de la part de la femme, & plus encore de la part de la fille, quoy que je n’assure pas qu’il n’y a rien au dela. Je n’ay point reconnu qu’en tout cela il y ait eu d’autre malefice, que l’entreprise de suborner ces deux malheureuses. Ce que l’on avance touchant les autres malefices, est sans preuve, & les faits les plus importans qu’on articule en ce procez ; ne sont point prouvez, ou le sont foiblement, & ne fournissent point de matiere suffisante a appuyer un jugement certain. Dans les monitoires qui m’ont esté presentez, j’ay trouvé quelques articles peu convenables a l’honneur de l’Eglise & de mon caractere ; & mesme contraires aux connoissances que j’ay. Ainsi je n’ay pas cru devoir signer ces monitoires, sans en effacer ces articles »…