FÉNELON François de Salignac de la Mothe (1651 1715) prélat et écrivain, Archevêque de Cambrai [AF 1693, 34e f]. —
Description
L.A.S. «Fr. Arch. Duc de Cambray», Valenciennes 9 mai [1696, à BOSSUET] ; 2 pages in-4.
Intéressante lettre pendant leur conflit spirituel autour du quiétisme.
[Après les conférences d'Issy, où Bossuet et Fénelon avaient approuvé 34 propositions (10 mars 1695), et le sacre de Fénelon par Bossuet le 10 juillet, Bossuet avait prévenu Fénelon qu'il préparait une Instruction sur les états d'oraison, qu'il voulait soumettre à Fénelon qui avait accepté d'y travailler avec lui. Mais, le 18 décembre, l'arrestation de Madame Guyon, à l'instigation de Bossuet, mécontenta vivement Fénelon, qui lui envoya cette lettre dilatoire, tout en se consacrant à la rédaction de l'Explication des maximes des saints sur la vie intérieure.]
«Si vous avez, monseigneur, quelque chose à m'envoyer je vous supplie de ne me l'envoyer pas si tost. J'ay attendu a Cambray le plus longtems qu'il m'a été possible ce que vous m'aviez fait l'honneur de me promettre. Mais enfin je n'ai pû m'empescher d'aller a Tournay faire mes visites dans la partie de la ville qui est de ce diocese. Dela je suis venu ici, ou j'ai beaucoup d'affaires. Ensuitte j'irai a Condé, a Mons et a Maubeuge, ou j'en trouverai encore davantage.
Ainsi, Monseigneur, je ne puis retourner a Cambray que pour le concours pendant lequel je n'aurai point de tems libre. Quand il sera fini j'irai faire un tour a Versailles, et je crois qu'il vaut mieux remettre jusqu'à ce tems la ce que vous souhaittez que je fasse. Je compte de demeurer en ce païs jusqu'au commencement de juillet. La multitude innombrable des troupes et le mouvement ou elles sont, agitent beaucoup toute cette frontiere. Jugez quelle discipline il peut y avoir dans un païs si desolé. Rien n'est plus sincere que le zele et le respect avec lequel je vous serai devoüé monseigneur, jusqu'au dernier soupir»»...
