L.A.S. «Charpentier», 17 juillet [1683], à un confrère [Pierre- Daniel HUET ?] ; 5 pages in-4.
Au sujet de son livre De l'excellence de la langue françoise.
Comme il le craignait, la campagne et la solitude ont donné des pensées chagrines à son correspondant qui revient sur leur différend: «La diversité de nos opinions touchant le passage de Moyse est plus ancienne que la seconde edition du livre ou vous estes designé».
Charpentier l'avait consulté, et «vous me fistes connoistre en ce temps la que, vous ne trouviez point mauvais tout ce que javois dit, car je me serois bien donné de garde de l'imprimer pour peu que vous m'eussiez tesmoigné que vous eussiez esté mescontent. [...] Ce que jay dit est soustenu par l'autorité d'Aristote et de Denys d'Halicarnasse»... Il se défend vivement, citation grecque à l'appui. «Donnez-vous bien de garde de croire Monsieur que j'aye voulu preferer la langue françoise a la latine. Et je lay dit tant de fois que si vous l'avez creu autrement vous ne m'avez pas leu avec toute lattention que vous dites. [...] vous avez des yeux pour voir bien des choses que les autres ne verront pas. Il n'y a pas dix hommes en France capables de juger de mon travail, et vous estes un de ces dix, a qui jayme mieux plaire qu'a un million dautres : ne reduisez donc point ce tribunal exquis a neuf.
Tenez y tousjours vostre rang comme vous l'y devez tenir et par vostre merite et par l'amitié que vous m'avez promise»...
En post-scriptum, Il signale la mort d'Eudes de MÉZERAY.
Très rare (selon Raoul Bonnet, il n'y aurait qu'une dizaine de lettres connues de Charpentier).