Lot n° 1123

SAINTE-BEUVE Charles-Augustin (1804-1869) [AF 1844, 28e f]. — L.S. « Sainte-Beuve », 26 septembre 1866, à Louis RATISBONNE ; dictée à son secrétaire Jules TROUBAT ; 4 pages in-8.

Estimation : 400 - 500 €
Adjudication : Invendu
Description
Longue lettre sur Alfred de VIGNY et l’Académie française.

Il prodigue des compliments au défenseur de l’illustre chantre d’Éloa, dont l’article dans les Débats l’a beaucoup touché. Mais en traçant son dernier « portrait », Sainte-Beuve a cédé au besoin de mettre toute la vérité concernant la réception du poète à l’Académie, et il s’appuie sur les avis de Legouvé, Viennet, Noailles et Sacy :
« il est contraire aux usages de l’Académie que le directeur communique son discours au récipiendaire. Il n’y a nulle parité ni égalité entre eux sur ce point jusqu’après ce moment de la réception. Le récipiendaire remet son discours, lorsqu’il l’a terminé, au directeur qui doit lui répondre »... Une commission se réunit l’avant-veille de la réception et c’est alors seulement que le récipiendaire, après avoir lu son discours, connaît la réponse qui lui sera faite. Il explique les motifs de cette pratique.
« Eh bien ! ces faits si simples et d’usage, l’illustre poëte, étranger qu’il était à la réalité, ne les a jamais admis ni voulu reconnaître. Quant à voir dans M. MOLÉ l’instrument d’une vengeance politique, je ne saurais vous dire à quel point cela me paraît chimérique. M. Molé ne tenait nullement [...] à ce qu’il y eût dans le discours de M. de Vigny des compliments à l’adresse de Louis-Philippe : il se souciait bien de cela ! »... Il assure Ratisbonne que la lettre qu’il a citée n’était pas « de M. de Lamartine, comme vous l’avez conjecturé, mais d’une personne plus voisine de Victor Hugo et douée par nature d’une douce impartialité qui n’exclut pas la justesse des jugements »...

▬ Provenance :
• ancienne collection Daniel SICKLES (XX, n° 9140).

Correspondance, t. XV, n° 4955.

SAINTE-BEUVE Charles-Augustin : voir n° 855.
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