Lot n° 1113

ROSTAND Maurice (1891-1968) poète. — 3 L.A.S. « Maurice Rostand », 1920, à Joseph BÉDIER ; 11 pages in8 à son chiffre (deuil).

Estimation : 250 - 300 €
Adjudication : Invendu
Description
Belles lettres relatives à l’élection de Bédier à l’Académie Française en remplacement d’Edmond Rostand.

Il a appris cette nouvelle avec une profonde douceur : « Le fauteuil où j’avais vu s’asseoir mon père, par un des plus beaux jours de mon enfance, allait donc passer à un autre. Quelle rupture définitive ce pouvait être avec le passé ? [...] Son âme et sa poésie sont toujours vivantes puisque c’est vous qui les continuez. Vous qui avez succédé au Collège de France à notre cher Gaston PARIS, il me semble providentiel et sacré que vous succédiez à l’Académie Française à l’écrivain qui m’est cher entre tous ! [...] Au seuil de ce grave hémicycle où la Mort protège les rencontres, le poète de la Princesse Lointaine fait à celui du Roman de Tristan un geste de bienvenue et c’est Mélissinde elle-même qui, de son île lointaine, vient accueillir votre impérissable Yseult »...

16 octobre 1920,
il est à Cambo-les-Bains où il a travaillé à un roman et à une pièce que Sarah BERNHARDT doit créer cet hiver. Il évoque « celui dont vous allez bientôt marquer la place dans cette mystérieuse postérité où s’éprouvent les vrais génies », et lui propose de venir à Cambo, « ce farouche et triste pays [...] où mon père conduisit Gaston Paris [...] cet Arnaga qui est aussi un des poèmes de mon père »... Il lui a fait envoyer une copie de La Princesse Lointaine et de La Dernière Nuit de Don Juan... « J’ai exprimé à Madame Sarah BERNHARDT le désir que j’avais d’une rencontre entre elle et vous. Il me semble que vous aimerez l’entendre parler de mon père [...] elle a connu, mieux que beaucoup, la grandeur frémissante de cet être, et [...] elle a comme frôlé, sur la scène, les ailes de son génie dramatique »...

▬ On joint :
• 2 L.A.S. de Jean ROSTAND, remerciant Robert de Flers de son article sur La Dernière Nuit de Don Juan, et demandant la Théorie mathématique du Bridge d’Émile Borel (1940).
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