Lot n° 136

Décret de l'Assemblée nationale, des 16, 19 et 21 aoüt 1790. Code pénal pour être exécuté sur les vaisseaux, escadres et armées navales, et dans les ports et arsenaux. Paris, Baudouin, [1790]. On joint : Rapport sur les peines à infliger...

Estimation : 400 / 600
Adjudication : 350 €
Description
dans l'armée navale, et dans les ports fait au nom du Comité de la Marine, dans la Séance du 16 aoüt 1790. Paris, de l'Imprimerie nationale, 1790. Ensemble 2 plaquettes in-8, veau rouge souple, pièce de titre de veau taupe bordée de revorim sur le plat supérieur, non rognées, chemises-étuis (Jean de Gonet). Rares éditions originales. LA CALE OU LA BOULINE ? Le nouveau code pénal maritime, suivi comme il convient du Rapport sur les peines à infliger, passe pour être plus clément au chapitre des peines, sous l’influence de Nompère de Champagny qui fut un des premiers à se joindre au tiers état. Il n’en est rien puisque subsistent les "fers avec chaine trainante”, les terribles trois jours à cheval sur une barre de cabestan, la bouline (le condamné, mains liées, passe entre deux haies de matelots qui le frappent d’un coup de corde) et le supplice de la cale, où le coupable, attaché à un cordage, est précipité à la mer depuis la grande vergue, à une ou plusieurs reprises. Le code ne dit rien de la "grande cale”, quand le mutin attaché est jeté par dessus bord pour être remonté par l’autre bord du navire. Ces châtiments ne seront supprimés qu’en 1848. En réaction contre les institutions de l’Ancien Régime, le code mit le feu aux poudres. Il déclenchat notamment la mutinerie des équipages de l’escadre de Brest (1790-1791), encouragée par la municipalité jacobine et aggravée par l’émigration en masse des officiers. On a pu dire que la destruction de la Marine franfaise est l’reuvre de la Révolution. Exemplaire finement relié par Jean de Gonet. (Polak, Bibliographie maritime franfaise I, 1976, n° 2322 et 7940).
Partager