Ébauches et brouillons de son discours de réception à l’Académie française.
[Élu le 24 mars 1960 à la succession d’André SIEGFRIED, Montherlant fut reçu sans cérémonie, et sans autres auditeurs que les Académiciens et la famille de Siegfried, le 20 juin 1963, dans la salle des séances habituelles et non sous la Coupole.] Ces pages, abondamment récrites et raturées, avec des béquets, correspondent à trois couches de rédaction successives, et dont la pagination n’est pas continue. La plupart sont écrites au dos de lettres adressées à l’auteur entre février et juin 1960. Montherlant a daté ces brouillons de « Mai 1960 ».
Montherlant commente l’usage de remercier les confrères, ironise sur la non-élection de grands écrivains tels que Molière, Pascal, Balzac, Baudelaire et Verlaine, et souligne le peu de sincérité que l’on apporte à cet « exercice de rhétorique » qu’est l’éloge de son prédécesseur… Il rend hommage à André SIEGFRIED, « avec Alain, le professeur français le mieux écouté de son siècle », qui parle avec enthousiasme du don de la parole, « selon nous funeste »… Il en cite quelques phrases sur le réalisme et le cynisme… Il écrit aussi, puis rature, des réflexions sur les symptômes d’une mort prochaine chez « les grands vieillards littéraires » : une tendance à tout lâcher, un « sentiment macabre » d’impunité : « chacun devient sa caricature. Tel cligne de l’œil, tel lève la jambe, tel siffle le mot rosse, en cachant son visage derrière sa main. […] Le rideau tombe. C’en est fini de la danse de la mort »…
▬ On joint :
• 6 brouillons autographes de lettres à Mme André Siegfried (5) et à Maurice Genevoix (1), 1960-1963, concernant la préparation de son discours de réception ;
• plus 2 l.a.s. de Paule Siegfried
et
• une l.a.s. de Maurice GENEVOIX à Montherlant ;
et
• une l.a.s. de félicitations de Marie NOËL à Montherlant après sa réception (Auxerre 22 juin 1963).
MONTHERLANT Henry de : voir nos 879, 900, 957, 959, 1147, 1174.