Lot n° 948

FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU Nicolas-Louis (1750-1828) homme politique, ministre et l’un des Directeurs ; agronome, poète, historien et critique littéraire [AF 1803, 2e f]. — 5 L.A.S. « François de Neufchâteau », 1792-1824 ; 9 pages...

Estimation : 400 - 500 €
Adjudication : Invendu
Description
formats divers (portrait joint).
– Épinal 17 décembre 1792, au Général DUMOURIEZ. Il recommande au « libérateur de la Belgique » et « vengeur de la France » le docteur Guinet « médecin, très instruit, zélé patriote qui pourrait être employé avec succès ». Il lui adresse « un exemplaire d’une autre plaisanterie philosophique, qui a été placardée avec succès à Paris et ailleurs. C’est une parodie de la Déclaration des Droits. Peut-être une affiche de ce genre peut-elle concourir à épurer l’opinion des Peuples, que vous sauvez de l’esclavage »…

– Paris 21 novembre 1807 : il s’apprête à déménager et veut redevenir « prêtre de Flore et de Pomone » ; il est chargé de rédiger un tableau « de l’état de la langue et de la littérature française depuis 1789 » et voudrait consulter à ce sujet « un petit volume d’Entretiens de Balzac ».

– 7 août 1819, à Alexandre PETITOT, au sujet de L’Esprit de Corneille dont l’unique exemplaire a été envoyé à l’Académie ; il est en convalescence et ne lit aucun journal ; il ne veut plus voyager, pour profiter de ses derniers jours : « le meilleur moyen […] c’est de vivre avec l’amitié, et comme Candide, de cultiver son jardin »…

– 1er janvier 1820, à François RAYNOUARD, secrétaire perpétuel de l’Académie française : il envoie en étrennes « une belle édition de Gil Blas, avec des notes qui contiennent la clé du roman » ; des estampes suivront…

– 20 juillet 1824, à Népomucène LEMERCIER, le félicitant de son drame, Richard III et Jeanne Shore, qu’il a lu, sa goutte l’empêchant d’aller au spectacle : « en lisant les bonnes pièces, je crois encore y assister ». Il fait quelques remarques de style, et se montre pointilleux envers le travail de l’imprimeur car la typographie laisse à désirer… Il lui reproche d’en faire un peu trop : « la duplicité des tons peut-elle autoriser la duplicité des sujets ? N’aviez vous pas assez à peindre de l’effigie affreuse de ce coquin de Richard Trois ? […] vous aimez à créer des monstres […]. Cependant j’aurais préféré Richard trois, seul et pur ; mais avec moins de monologues. Corneille se plaint d’avoir sacrifié, dans ses premières pièces, à cette manie des acteurs, qui, de son temps aussi, ne voulaient que des soliloques. L’essence de l’art dramatique est pourtant dans le dialogue »…
Partager