Lot n° 946

FRANCE Anatole (1844-1924) [AF 1896, 38e f]. — MANUSCRIT autographe avec L.A.S. « A. France », [avril 1903], à Robert de FLERS ; 5 pages et quart in-fol. avec ratures et corrections.

Estimation : 700 - 800 €
Adjudication : Invendu
Description
Réaction aux critiques de sa pièce Crainquebille sous forme d’entretien avec Robert de Flers.

[La pièce a été créée au théâtre de la Renaissance le 28 mars 1903, avec Lucien GUITRY dans le rôle-titre.
L’article de Robert de Flers, intégrant le texte d’Anatole France, a paru dans Le Figaro du 6 avril 1903 sous le titre « Critique des Critiques ».]

Dans sa lettre d’envoi, qui sert de couverture, France prie R. de Flers « d’intercaler dans ce texte vos questions avec le développement et le tour que vous jugerez convenable. C’est une conversation, et je ne me suis pas permis de vous faire parler » ; il le remercie aussi pour son bel article… « Que vous dire, mon cher de Flers ! Certes, je lis les critiques, ceux du moins qui pourraient m’instruire ou m’amuser ».
Or ce qu’il écrit lui-même ne l’intéresse plus. De plus « les louanges me mettent mal à l’aise » : les blâmes le gênent beaucoup moins, « quant aux injures, j’avoue ma faiblesse : les injures me flattent ». Il est fâché de n’en avoir pas reçu cette fois, mais se fait une raison : « Je reconnais que Crainquebille ne méritait pas d’injures immodérées »… Bien qu’il ne soit pas auteur dramatique il trouve « qu’aujourd’hui au théâtre, le métier tue l’art. […] Vous aussi, mon cher Robert de Flers, vous sentez ce qu’il y a de mauvais à remplacer l’observation par des agencements purement mécaniques. Vous le sentez puisque vous faites d’excellent théâtre ».

Il ajoute qu’il a toujours « adoré la simplicité du théâtre grec et du théâtre de Guignol », même s’il admire « les autres formes d’art dramatique ». Il revient enfin sur le dénouement de Crainquebille, et la mise en scène et l’interprétation, « au dessus de toute louange ».

▬ On joint :
• une L.A.S., Jeudi (1 p. in-8), remerciant Robert de Flers de « ce que vous avez dit avec tant de grâce de votre vieux confrère »…
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