Lot n° 937

FLERS Robert de (1872-1927) auteur dramatique et journaliste [AF 1920, 5e f], et CAILLAVET Gaston Arman de (1869-1915). — MANUSCRIT en partie autographe, L’Habit vert, [1912] ; 303 pages en 4 cahiers in-4 en copie corrigée, et 33 pages in-8...

Estimation : 2 500 - 3 000 €
Adjudication : 937 €
Description
autographes.
Manuscrit de travail de leur comédie L’Habit vert, satire de l’Académie française.

L’Habit vert, célèbre comédie en 4 actes, écrite en collaboration par Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, fut créée avec un succès éclatant au Théâtre des Variétés le 16 novembre 1912.
Cette amusante et spirituelle satire de l’Académie française n’empêcha pas Robert de Flers d’y être élu le 3 juin 1920 par 26 voix sur 30 votants.

Le Duc de Maulévrier (créé par Guy), directeur de l’Académie française, cherche désespérément un candidat pour remplacer un des Immortels qui vient de s’éteindre, ne voulant surtout pas d’un écrivain. L’amant de sa femme se marie, mais la duchesse (Jeanne Granier) le remplace en s’amourachant d’un jeune homme, le comte Hubert de Latour-Latour (Albert Brasseur), qui écrit un livre sur sa famille, avec l’aide d’une jeune secrétaire, Brigitte.
Alors que le duc surprend Hubert aux pieds de la duchesse, Brigitte sauve la situation en persuadant le duc qu’il suppliait la duchesse de soutenir sa candidature à l’Académie, ce qui fait l’affaire du duc. Le pianiste Parmeline (Max Dearly) est chargé de faire disparaître une lettre compromettante de la duchesse à Hubert.
L’acte III se déroule sous la Coupole, lors de la réception d’Hubert de Latour-Latour, qui prononce un discours assez niais ; le Duc de Maulévrier commence l’éloge du nouvel académicien, mais tombe sur la lettre de la duchesse que Parmeline avait glissée par mégarde dans le manuscrit du duc ; gros scandale ; le duc veut suspendre la séance, mais le doyen le persuade de la reprendre, et le rideau tombe alors que le duc prononce avec dignité le discours interrompu. Au dernier acte, lors de l’audience du Président de la République, ce dernier va marier sa filleule Brigitte à Latour-Latour.

La pièce sera adaptée au cinéma par Roger Richebé en 1937, avec Victor Boucher, André Lefaur, Elvire Popesco et Jules Berry dans les principaux rôles.

Le manuscrit est une copie soignée par l’Agence générale de copies dramatiques H. Compère, avec les didascalies soulignées en rouge, en 4 cahiers à couverture orange, portant le cachet de l’agence.
Sur le premier, Gaston Arman de CAILLAVET (1869-1915) a noté : « GAC Rectifié 7bre 12 ».

L’acte I comprend 48 feuillets, avec de nombreuses corrections par Caillavet ou Flers, ainsi que des coupures biffées au crayon rouge ; plus une première version de la fin de l’acte (scènes 9 à 12, pag. 75-109), abondamment raturée et corrigée, avec d’importantes additions marginales. En tête, la liste des personnages, sur laquelle on a noté en marge les noms des acteurs pressentis.

L’acte II (75 p.) présente de nombreuses corrections et additions des deux auteurs, et plusieurs phrases ou passages biffés aux crayons rouge ou bleu.

L’acte III a été fortement remanié. Le début a été remplacé par le manuscrit autographe de G.A. de Caillavet (et parfois R. de Flers) d’une « nouvelle version » comprenant : le dessin de l’implantation du décor représentant la salle des séances de l’Académie, et les 32 pages (pag. 1-30) du début de l’acte, avec le commencement du discours de Latour-Latour ; la copie prend la suite à la page 31 (jusqu’à la fin p. 63), avec de nombreuses ratures et corrections et 4 pages autographes insérées entre les pages 37 et 41.

L’acte IV (30 ff) ne présente qu’une phrase rayée au crayon rouge.

L’Académie française au fil des lettres, p. 262-267.
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