Lot n° 925

DUMAS fils Alexandre (1824-1895) [AF 1874, 2e f]. — L.A.S. « A. Dumas f », [1889 ?], à Gustave CLAUDIN ; 16 pages in-8 (portrait joint).

Estimation : 600 - 800 €
Adjudication : Invendu
Description
Belle et longue lettre sur l’Académie française.

Il a lu l’article de Claudin sur l’Académie Française. « L’erreur que l’on commet souvent c’est de faire toute l’Académie responsable des sottises ou des partis pris d’une fraction de l’Académie momentanément plus nombreuse que l’autre. Il suffit d’une voix pour faire passer Dupaty au lieu d’Hugo, mais ceux qui votaient ce jour là pour Dupaty votaient surtout contre Hugo, ce qui était un autre genre d’hommage rendu au poète. Ce qui fait qu’une nullité est préférée tout à coup par un certain groupe dominant comme nombre, c’est qu’une nullité seule peut avoir l’idée de se présenter contre un homme comme Hugo ». Dumas pense que cela ne devrait plus se produire, maintenant qu’on est plus respectueux du vrai talent. Mais il y a le poids des écoles et des traditions.
« Supposons que ZOLA se présente. Il est bien évident qu’un certain nombre de membres de l’Académie ne voudraient l’y voir entrer à aucun prix. Ils voteraient à tour de bras pour la première nullité venue qui profiterait de cette hostilité pour passer ». Il explique pourquoi BALZAC n’a pas été élu à l’Académie « Balzac avait beaucoup de dettes, malgré ce grand, opiniâtre et superbe travail. L’Académie ne pouvait pas admettre que des huissiers fissent saisir les indemnités d’un de leurs confrères ou que ce confrère fût arrêté à la porte de l’Institut par les gardes du commerce, ou qu’il ne pût venir aux séances dans la crainte de ce scandale. La respectabilité complète est une des conditions sous entendues et sine qua non de l’admission ». Certains académiciens obscurs, mais fort savants, rendent à l’Académie des services que les plus célèbres ne pourraient pas lui rendre, notamment dans l’attribution des prix...

Exposition du Troisième Centenaire de l’Académie Française (n° 191).

L’Académie française au fil des lettres, p. 242-245.

▬ On joint
• une l.a.s. de Jules LACROIX (1809-1887) à Dumas fils, 30 janvier 1874, le félicitant pour son élection à l’Académie : « Celle qui n’avait pas daigné même entrebailler sa porte à Balzac, à Gautier, à votre illustre père, vous apporte ses clefs sur un plat d’or »…
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