Lot n° 879

BOYLESVE René (1867-1926) [AF 1918, 23e f]. — 4 L.A.S. « René Boylesve », 1915-1918 ; plus 14 L.A.S. à lui adressées.

Estimation : 1200 - 1 500 €
Adjudication : 1 430 €
Description
8 juin 1905,
à Jacques des GACHONS, remerciant pour Céline fille des champs, et sur son prochain roman [Le Bel Avenir], qui va paraître dans la Revue de Paris. – 3 lettres à Robert de FLERS, acceptant d’écrire un article sur le livre de Léon Blum (2 juillet 1914), sur la préparation de son discours de réception : « Ce n’est pas rien de dépouiller 18 volumes compacts de mon illustre prédécesseur » [Alfred Mézières] (Brimborion sur Boron 11 décembre 1918)…

MAURIAC François.
Belle lettre : « Je crois avec vous que la plus belle âme ne saurait tenir lieu de talent comme le prouve l’effroyable littérature bien pensante qui sévit. Et je crois aussi que le talent peut suffire à donner une valeur d’art aux œuvres les plus sensuelles »...
Il cite Michel-Ange, Flaubert, Pascal, Colette, A. France…
« sans prétendre qu’il n’existe d’autre art que religieux, je ne crois pas qu’il y ait de chef-d’œuvre possible où l’on ne perçoive cette terreur sans nom de celui qui cherche et qui ne trouve pas »…

MONTHERLANT Henry de.
6 lettres. Il demande à Boylesve d’être son parrain pour sa candidature au secrétariat de la Société des gens de lettres…
« On m’a fait savoir qu’il y avait dans le comité des opposants à ma candidature. Je suis trop jeune paraît-il »... Il lui recommande Le Songe qu’il présente pour le Prix Balzac…

PSICHARI Jean.
Longue lettre (7 p., 20 novembre 1922) d’admiration pour l’œuvre de Boylesve :
« Oh ! quel maître vous faites, mon cher Monsieur Boylesve ! Au fond de quels arcanes psychiques, sur quelle palette intime et mystérieuse, allez vous chercher et trouvez vous ces justes nuances dont la combinaison donne toute la vérité ? »… Il parle de son roman Typesses, et de son « projet d’un Eros et Psyché, plutôt nouveau modèle »…

REBELL Hugues. Longue lettre (8 p., 2 octobre 1894), sur sa collaboration à La Cocarde dont Barrès a pris la direction, et pour qui il a écrit un article sur Zola. Chronique de la vie littéraire : Camille Mauclair, Marcel Schwob, Tolstoï, Willy, etc. Sa brochure Trois Aristocrates va paraître, et il a achevé son Diable est à table… Etc.

VALÉRY Paul.
5 lettres [1925], au sujet de sa candidature à l’Académie française. On le presse de se présenter, mais il n’est pas décidé ; Henri de Régnier « me conseille la prudence, sans me déconseiller formellement – l’imprudence ! »…
– « Où êtes-vous ? Moi, sur France où l’on me traîne. Il y a eu un déjeuner. […] Ces déjeuners sont terribles. Les présents boivent et les absents trinquent. Bref mon affaire a galopé »… Il se retire de la candidature au fauteuil d’Haussonville…
– Il est à Giens, va déjeuner chez Bourget ; Barthou le soutient mais « augure une élection nulle »…
– Hanotaux le presse de « risquer la chance sur le siège Capus. Il se déclare prêt à appuyer Hermant si l’on m’appuie... Etc. Mais les chances me paraissent faibles et je me sens à penser académie tout le mal de mer que je n’ai pas eu en passant le détroit, tant les fluctuations et les “coups de tabac” de l’onde Mazarine me semblent redoutables ! [...] Bourget est notoirement de plus en plus hostile à ma candidature. Doumic ne m’aime pas un peu plus qu’il ne faisait naguère »...
7 novembre [il sera élu le 19],
exposant les positions de Bédier, Estaunié, Brémond, R. de Flers, etc. Marcel Prévost « me dit net que je suis battu sur Haussonville – que le jeu est jouable sur France »…On joint l’édition de son discours de réception (1919).
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