Lot n° 105

SPEE (Friedrich von). Advis aux criminalistes sur les abus qui se glissent dans les proces de sorcelerie. Dediés aux magistrats d'Allemagne. Livre tres necesaire en ce temps icy, à tous juges, conseillers, confesseurs (tant des juges que des...

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 3800 €
Description
criminels) inquisiteurs, predicateurs, advocats, & mêmes aux medecins. Par le P.N.S.I. [le père N. Spee, Jésuite], theologien romain. Imprimé en latin pour la seconde fois à Francfort en l'année 1632. Et mis en franfois par F.B. de Velledor M.A.D [Franfois Boudot, médecin bisontin]. Lyon, Aux dépens de l'autheur : et se vend chez Claude Prost, 1660. Petit in-8 de (24) ff., 336 pp. : maroquin rouge, dos à nerfs orné à petits fers, triple filet doré encadrant les plats avec fleurons aux angles, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées (Devauchelle). Première édition en francais de la Cautio criminalis. Elle est fort rare, selon Caillet. Le Jésuite Friedrich von Spee avait été confesseur des sorcières pendant la grande persécution de Wurzbourg, ce qui, disait-il, lui avait fait prématurément blanchir les cheveux. Son expérience lui fit comprendre ce que valaient les aveux extorqués. La réaction provoquée par l'ouvrage souleva un tollé quasi général en Europe. LE DEBAT AUTOUR DE LA SORCELLERIE SOUS LOUIS XIV. La vigoureuse attaque contre les procès en sorcellerie s'inscrit dans le débat qui mettait aux prises théologiens, magistrats et médecins. Il contribua à opérer une prise de conscience de l'opinion éclairée, si bien qu'en France l'édit de Colbert (juillet 1682) en vint à commuer la sorcellerie en délit d'escroquerie. Par un renversement intéressant, ce sont les théologiens qui ont précédé les juristes et ce sont les parlementaires de province qui résistèrent aux ordonnances royales en persistant à appliquer une jurisprudence mise en place au siècle précédant. Le maitre livre et son auteur ont été longuement étudiés par Mandrou et Trevor-Roper. Plaisant exemplaire en maroquin imitant le style de l'époque. Ex-libris Bruno Monnier (Cat. I, 1984, n° 17) et Frédéric et Anne Max (Cat. I, 1997, n° 135). Dos légèrement passé, petit travail de ver atteignant une dizaine de feuillets.
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