Lot n° 314

SANDRART, Joachim von.

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
L'Academia Todesca della Architectura, Scultura & Pittura: Oder Teutsche Academie der edlen Bau- Bild- und Mahlerey-Kunst. Nuremberg & Francfort, Jacob von
Sandrart & Mattaeus Merian, 1675-1679. 4 parties en 2 volumes in-folio (375 x 245 mm) d'un frontispice pour le volume I gravé par Amling d'après Sandrart, un portrait gravé, 5 ff.n.ch., 105 pp., 82 planches hors texte gravées pour la première partie; 376 pp., 6 ff.n.ch., 24 pp. (pour “Lebenslauf” ou biographie de Sandrart), 33 (sur 34, manque la planche marquée “B') planches gravées sur cuivre pour la seconde partie du volume I; frontispice gravé pour le volume II, 5 ff.n.ch., portrait gravé, 100pp., 56 planches et 1 vignette; 1 f.n.ch.n 91 pp., 1 f.n.ch., 55 planches gravées; frontispice, 1 f.n.ch., 95 pp., 37 planches gravées; - VAN MANDER. Ovidii Metamorphosis. 1 f.n.ch. de titre (pour Ovide), 174 pp., 2 ff.n.ch volume II. Total de: 2 frontispices (un pour chaque volume), 2 portraits, 266 planches gravées (118 + 148); vélin ivoire, dos lisse avec titre manuscrit (reliure de l' époque).
Édition originale du premier livre en langue allemande consacré à la théorie de l'histoire de l'art.
Cet ouvrage monumental, dans la lignée des Vite de Vasari, est un traité fondamental.
Joachim von Sandrart (1606-1688) est considéré comme le premier historien de l'art allemand. De ses séjours à Rome et en Hollande, il a tiré une connaissance intime de la peinture, et toutes les expériences de la pratique picturale sont conciliées dans une conception qui n'est pas soumise à une doctrine idéale. Le théoricien allemand propose ainsi une approche nouvelle de l'artiste, de l'art, de l'oeuvre, en établissant la relation entre théorie et pratique comme fondement de son discours. Modifiant les rôles respectifs du dessin et de la couleur, il définit un art fondé sur le principe d'imitation qui fait intervenir la raison. À la fois cours de peinture et mise en oeuvre de la théorie dans le tableau, le propos de la Teutsche Academie s'adresse simultanément au peintre et à l'amateur: il donne au premier les fondements de l'art de peindre et éduque le regard du second.
“Après une première formation à Nuremberg, puis à Prague, Joachim von Sandrart travaille, de 1623 à 1627, à Utrecht auprès de Gerrit van Honthorst, qu' il accompagne à la cour de Charles Ier d'Angleterre. De 1629 à 1635, il séjourne successivement à Venise, à Bologne, à Rome et à Naples où il a des contacts avec de nombreux artistes tels que Johann Lyss, Guido Reni, Poussin et Pierre de Cortone. De retour à Francfortsur- le-Main, sa ville natale, il se marie en 1635. Trois ans plus tard, fuyant peut-être les troubles de la guerre de Trente Ans, il part pour Amsterdam, où il fréquente les milieux intellectuels de la ville. Établi à partir de 1645 (?) sur un domaine situé près d'Ingolstadt, qu' il tient d'un héritage, il mène alors l'existence fastueuse d'un grand seigneur de la peinture européenne. Il travaille pour le prince-électeur de Bavière
Maximilien Ier; en 1649-1650, il paraît au Congrès de Nuremberg, appelé par le comte palatin Carl
Gustav (le futur roi de Suède), pour immortaliser l' événement par ses pinceaux: l'empereur Ferdinand III l'anoblit en 1653. De 1660 à 1674, il réside à Augsbourg; il s' installe ensuite définitivement à Nuremberg, où une Académie des beaux-arts, la première d'Allemagne, avait été fondée en 1662 à son instigation. Avant de quitter Augsbourg, il y avait fondé une académie privée qui, reprise par la municipalité, deviendra au XVIIIe siècle l'un des principaux foyers de la peinture allemande. (...) La Teutsche Academie comprend des biographies d'artistes de tous les pays, précédées de considérations théoriques et suivies par une vie de Sandrart, écrite probablement par un de ses disciples sous sa dictée. Pour la plupart des vies, Sandrart se contente de reprendre des ouvrages plus anciens, sans les soumettre à un examen critique et sans les citer, selon l' habitude de l' époque; mais certaines d'entre elles sont entièrement originales, soit que l'auteur ait connu personnellement les artistes dont il parle et utilise ses souvenirs (Guido Reni, Honthorst, Salvator Rosa), soit, pour les peintres allemands de la Renaissance, qu' il nous transmette ce qu' il avait pu recueillir de traditions orales en voie de disparition.” (Pierre Vaisse, Sandrart (1606-1688), Encyclopedia Universalis).
Les magnifiques illustrations de cet ouvrage reproduisent tout ce que le monde l'art peut compter de plus intéressant: sculptures, églises, théâtres, bâtiments civils, objets d'art, médailles, peintures etc ainsi de beaux plans de villes, parmi lesquels un grand plan dépliant de la ville de Rome. Une série de 33 planches représentent les portraits de tous les plus grands artistes sous forme de médaillons (Léonard, Michel-Ange, Titien, Tintoret, Vasari, Dürer, Van Dyck, Callot, Rembrandt, Jamnitzer etc.).
L'exemplaire est bien complet de la biographie de Sandrart et de l'édition des Métamorphoses d'Ovide donnée par Carl von Mander.
Cet ouvrage, publié en livraisons, connaît souvent des variations dans la composition des exemplaires.
Mouillures dans les volumes et sur les reliures; 4 planches détachées. Selon l'index, il manquerait la planche B du premier volume.
Provenance: Joseph August Beringer (ex-libris, daté 1900).
Rare first edition of the famous Academia Tedescha by Joachim Von Sandrart (1606-1688), painter engraver, art historian and collector. After his first studies in Francfurt under de Bry and Merian, he travelled extensively all over Europe before settling down in Nuremberg. The Academia is his main work and became a classic in the field. Richly illustrated it contains many perspective views, maps, plans (large folding plan of Rome) and portraits.
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