Lot n° 223

MAIGNAN, Emmanuel.

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Perspectiva Horaria sive de Horographia Gnomonica tum Theoretica, tum practica libri quatuor. Rome, Philippo Rossi [Philippus Rubeus], 1648. In-folio (328 x 215 mm) d'un frontispice gravé, 13 ff.n.ch., 705 pp., 1 table dépliante, 45 planches hors texte gravées sur cuivre (dont 2 dépliantes); basane brune, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure de l' époque).
Vagnetti, EIIb46; Houzeau-Lancaster, 11466; manque à Kat. Berlin.
Édition originale de ce traité encyclopédique.
Scindé en quatre livres, Emmanuel Maignan (1601-1676) expose dans cet ouvrage son travail sur la gnomonique, l'art de concevoir et de tracer des cadrans solaires. Les deuxième et quatrième livres portent sur la propagation et la réfraction de la lumière. Quant à son troisième opus basé sur le phénomène de réflexion, il indique une méthode pour polir les métaux, les cristaux mais aussi les verres, en vue d'obtenir des lentilles pour des lunettes d'approche. Il y décrit aussi avec détail un important instrument d'optique de son invention utilisé pour déformer et reformer une image à grande distance.
Initié aux sciences et aux humanités lors de sa formation chez les Pères jésuites à la Maison des Pensionnaires en l'hôtel de Bernuy (actuel lycée Fermat à Toulouse), Maignan renonça à 17 ans à une vie mondaine pour épouser celle de l'ordre des Minimes. Théologien, philosophe, mathématicien, astronome, sa réputation d'enseignant était telle qu'en 1636 il fut appelé par le supérieur général de son ordre afin d'occuper la chaire de philosophie et celle de mathématiques au couvent de La Trinité-des- Monts, à Rome. Il y resta quatorze ans, pratiquant de nombreuses expériences physiques consignées dans son ouvrage. C'est alors qu'il eut pour élève le très brillant Jean François Nicéron qui, ne séjourna à Rome que dix mois. Le père Nicéron, pendant son court séjour à La Trinité des Monts, peignit une grande fresque anamorphique représentant, vue de côté, «Saint François de Paule en prières», et, vue de face, un paysage de Calabre où ce saint vivait en ermite. Cette peinture faisait pendant à celle qu'avait exécutée, en grisaille, le père Maignan, peu auparavant, un «Saint Jean l'Evangéliste dans son île de Pathmos» qu'on ne distinguait qu'en perspective, car c'était un trompe l'oeil. Ces oeuvres attirèrent de nombreux visiteurs étrangers tels que John Evelyn ou le père Dubreuil. Ce dernier décrivit ces peintures en 1649 dans son Cabinet des anamorphoses coniques.
Le père Maignan était en relations épistolaires avec les plus grands savants de son temps, Torricelli, Fermat, Mersenne etc. Carcavi écrivait à Descartes, le 9 juillet 1649: «À Rome où il y a un Minime, nommé le père Maignan, plus intelligent que le feu père Mersenne ...».
À son retour en France, Maignan s'installa dans sa ville natale de Toulouse, et son cabinet de physique (où il s'adonnait entre autres à la construction de lunettes et de télescopes) aménagé au sein des Minimes lui valut l'admiration de nombreux visiteurs illustres, dont Louis XIV en personne.
Éraflures, restaurations anciennes aux coiffes; petites mouillures angulaires.
First edition of this encyclopedic work on perspective in theory and practice, teaching all knowledge of projection and constructing sun dials, instruments, machinery, etc. including a variety of descriptions and explanations of illusionistic perspective and anamorphosis. Of special interest is the author's description of an optical apparatus capable of projecting and deforming an image at great distance.
Emmanuel Maignan (1601-1676) was, together with Jean François Niceron (1613-1646), a friar Minor at the convent Santa Trinia dei Monte (Rome). Both had painted large anamorphosical wall painting at the convent which attracted visitors such as John Evelyn and Jean Dubreuil. The latter described the paintings in 1649 in his Cabinet des anamorphoses coniques.
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