Lot n° 158

GOETHE, Johann Wolfgang von. Zur Farbenlehre. Tübingen, J.G. Cotta, 1810.

Estimation : 4 000 - 6 000 €
Adjudication : 5 687 €
Description
2 volumes in-8 (200 x 118 mm) de XLVIII, 654 pp.ch. pour le volume I; XXVIII, 757 pp.ch. pour le volume II, et un atlas in-4
(270 x 215 mm) de 24 pp.ch., 17 pl.h.t., 12 pp.ch.; demi-chagrin vert à grain long à coins pour les volumes de texte, atlas broché contenu dans un étui au modèle des textes (reliure moderne dans le style de l' époque).
Babson, 150; Wallis, 201; D.S.B., V, p.442; Vitry, 411.
Édition originale.
Pour Goethe les couleurs sont vivantes et trouvent leur origine dans diverses manifestations naturelles, mais leur composition et leur perfectionnement se rencontrent dans l'oeil et par le mécanisme de la vision.
Son ouvrage se divise en deux parties: dans la première, selon une classification des couleurs et l'étude de toutes leurs manifestations, Goethe souhaite mettre en évidence la complexité du phénomène chromatique et le rôle de la vue dans ce domaine. Il considère tout d'abord les couleurs «physiologiques», purs produits de l'oeil, puis les couleurs «physiques», produites par les prismes et enfin, les couleurs «chimiques», adhérant aux corps à l'exemple des vernis. Un chapitre est aussi consacré à l'action sensible et morale, au rôle esthétique et artistique des couleurs, considérées dans leurs tons chauds et froids.
Dans la seconde partie de l'ouvrage, Goethe attaque violemment la théorie de la lumière et des couleurs newtonienne, citant, pour le critiquer, le texte du premier livre de l'Optique de Newton, qu'il accuse d'avoir triché en choisissant certaines expériences plutôt que d'autres, pour arriver aux conclusions qu'il s'était fixées par avance.
“Cet ouvrage apparut à sa publication comme un cri de protestation lancé par un poète contre les scientifiques.
(...) Aujourd' hui que les théories modernes ont fait passer le phénomène de la lumière des cadres étroits du matérialisme physique dans sa sphère naturelle physio-psychologique, l'essai de Goethe acquiert une nouvelle signification: il devient un ouvrage précurseur demeuré incompris et mis à l' écart pendant un siècle et demi” (Laffont-Bompiani, Le nouveau dictionnaire des oeuvres, p. 7113).
“Goethe's first publications on optics culminated in his Zur Farbenlehre, his longest and, in his own view, best work, today known principally as a fierce and unsuccessful attack on Newton's demonstration that white light is composite. Goethe supposed that the pure sensation of white can be caused only by a simple, uncompounded substance” (D.S.B., V, p.445).
“[Goethe] records the phenomenon of after-images; he uses a color wheel to define the complementary or “opposite” colours. and he explores the complementary colour of shadows, using experiments almost identical to Rumford's. But these detailed observations... are placed in the service of a colour theory seriously at variance with Runge's and most contemporary ideas” (Kemp, p. 297).
L'atlas est illustré de 17 planches gravées dont 12 coloriées selon les instructions de Goethe.
Bel exemplaire.
[On joint:]
Die Tafeln zur Farbenlehre und deren Erklärungen. Leipzig, Insel, 1994. In-8, cartonnage de l'éditeur.
Publié comme Insel-Bücherei numéro 1140.
Provenance: Bibliothèque de Posen (cachets).
First edition of this highly important work on colour theory. “He published Zur Farbenlehre, his masterwork on color, in his 61st year. Of all his writings, he considered it to be his best work” (Burchett, p. 95-96).
Partager