DÜRER, Albrecht.
Estimation :
15 000 - 20 000 €
Adjudication :
20 220 €
Description
Underweysung der Messung mit dem Zirckel und Richtscheyt in Linien, Ebnen unnd gantzen Corporen. Nuremberg, Hieronymus Andreas Formschneider, 1525. In-folio (308 x 210 mm) de 90 ff.n.ch. (dont le dernier blanc). Collation: A-N 6 O-Q 4, très nombreuses illustrations gravées sur bois dans le texte (dont deux dépliantes pour les feuillets P4 et Q1 et deux corrections montées aux feuillets C5 et K1); vélin moderne.
VD16, D-2856; Adams, D-1057; PMM, 54; Carter-Muir 153; Vagnetti, EIIb7; Vitry, 240.
Édition originale et exemplaire de premier tirage comprenant la mention “Gedruckt zu Nüremberg Im.
1525. Jahr”, supprimée dans le second tirage de cette même année.
Rédigé vers la fin de sa vie, la Underweysung est le premier livre exposant les théories de Dürer sur l'art. Cet ouvrage était initialement destiné à faire partie d'un plus vaste mémoire encyclopédique sur les mathématiques et leurs applications dans les arts qui ne vit jamais le jour. Albrecht Dürer (1471-1528), peintre et graveur né à Nuremberg d'un père orfèvre, est également connu pour avoir été un mathématicien et théoricien accompli de la géométrie et de la perspective linéaire, comme en témoigne ce célèbre ouvrage, l'un des plus beaux de la Renaissance allemande. Dürer en composa l'entièreté des textes et des figures puis en surveilla de près la mise en page.
Le volume est divisé en quatre livres: le premier, consacré aux lignes, traite de la genèse des courbes; le second, consacré aux surfaces, se penche sur la construction des polygones et s'attaque aux grands problèmes mathématiques de l'Antiquités que sont la trisection de l'angle et la quadrature du cercle ; les troisième et quatrième livres sont quant à eux consacrés aux solides, réguliers et semi-réguliers, et enseignent la construction de colonnes et monuments. L'ouvrage se conclue par une brève ouverture sur la perspective, mise en lumière par le perspectographe auquel Dürer laissera son nom (la fameuse «fenêtre de Dürer»), permettant le tracé d'une vue en perspective à l'aide d'un appareillage simple à oeilleton. Dans sa géométrie affleure une multitude d'idées, héritées des anciens (Euclide, Archimède, Apollonius, etc.) interprétées afin de poser les arts - particulièrement la peinture - sur des bases mathématiques solides, rendues accessibles, à destination des «jeunes gens avides de s' instruire dans leur art, et de leur donner des raisons pour adopter la mesure à la règle et au compas». Par exemple, pour aborder la spirale d'Archimède, Dürer en expose dans un premier temps la définition classique, en tant qu'objet mathématique, et en réalise un modèle type au moyen de points qui se déplacent sur une règle en rotation. Il en déduit ensuite de nouvelles spirales (en espaçant les points irrégulièrement sur la règle, en augmentant les tours, etc.), puis indique toute une série d'applications possibles: pour les volutes des colonnes, le dessin d'une crosse d'évêque, les courbes d'un motif végétal ou la construction d'un escalier en colimaçon.
Érasme est l'un des premiers, en 1528 dans son De recta Latini Graecique sermonis pronuntiatione, à signaler publiquement l'existence «d'un livre d'Albert Dürer, écrit, il est vrai, en allemand, mais d'une érudition admirable». A travers cette mention puis grâce à la traduction latine qu'en fit l'humaniste Joachim Camerarius en 1532, la Underweysung impacta les savants de l'Europe à la Chine; citons à cet égard, entre autre noms, ceux du jeune Galileo Galilei, de Tycho Brahé, Johannes Kepler, Simon Stevin, Christoph
Clavius ou celui de Geoffroy Tory qui pris connaissance du tracé des lettres latines de Dürer et commença son célèbre Champfleury, ou l'Art et Science de la proportion des lettres par un hommage au peintre allemand.
“This book was the first of the theoretical writings on art which Albrecht Dürer composed towards the end of his life. Its immediate object was to explain the application of practical geometry to drawing and painting and to teach the principles of perspective. These methods were to be applied architecture, painting, lettering (Dürer designed both Roman and Gothic letters) and ornamental forms in general, and his book is therefore addressed not only to artists but also to sculptors, architects, goldsmiths, stonemasons and other craftsmen... Dürer's work first presented to northern Europe the completely new attitude to artistic creation which had crystalized in Italy during the Renaissance” (PMM).
Les recherches récentes attribuent l'impression de cette oeuvre importante à l'imprimeur nurembergeois
Hieronymys Andrea et non à son père Fritz Enderlin, aussi nommé “Hieronymus Formschneider” ou “Hieronymus Grapheus”.
Exemplaire rare, bien complet des ajouts montés aux feuillets P4 et Q1 et entièrement lavé.
Provenance: Hanns R. Pregizer (ex-libris).
Dürer's first book on the theory of art, written and illustrated by the artist himself. Translated and reprinted several times, the Underweysung became a handbook used by practitioners on a regular basis for centuries.
VD16, D-2856; Adams, D-1057; PMM, 54; Carter-Muir 153; Vagnetti, EIIb7; Vitry, 240.
Édition originale et exemplaire de premier tirage comprenant la mention “Gedruckt zu Nüremberg Im.
1525. Jahr”, supprimée dans le second tirage de cette même année.
Rédigé vers la fin de sa vie, la Underweysung est le premier livre exposant les théories de Dürer sur l'art. Cet ouvrage était initialement destiné à faire partie d'un plus vaste mémoire encyclopédique sur les mathématiques et leurs applications dans les arts qui ne vit jamais le jour. Albrecht Dürer (1471-1528), peintre et graveur né à Nuremberg d'un père orfèvre, est également connu pour avoir été un mathématicien et théoricien accompli de la géométrie et de la perspective linéaire, comme en témoigne ce célèbre ouvrage, l'un des plus beaux de la Renaissance allemande. Dürer en composa l'entièreté des textes et des figures puis en surveilla de près la mise en page.
Le volume est divisé en quatre livres: le premier, consacré aux lignes, traite de la genèse des courbes; le second, consacré aux surfaces, se penche sur la construction des polygones et s'attaque aux grands problèmes mathématiques de l'Antiquités que sont la trisection de l'angle et la quadrature du cercle ; les troisième et quatrième livres sont quant à eux consacrés aux solides, réguliers et semi-réguliers, et enseignent la construction de colonnes et monuments. L'ouvrage se conclue par une brève ouverture sur la perspective, mise en lumière par le perspectographe auquel Dürer laissera son nom (la fameuse «fenêtre de Dürer»), permettant le tracé d'une vue en perspective à l'aide d'un appareillage simple à oeilleton. Dans sa géométrie affleure une multitude d'idées, héritées des anciens (Euclide, Archimède, Apollonius, etc.) interprétées afin de poser les arts - particulièrement la peinture - sur des bases mathématiques solides, rendues accessibles, à destination des «jeunes gens avides de s' instruire dans leur art, et de leur donner des raisons pour adopter la mesure à la règle et au compas». Par exemple, pour aborder la spirale d'Archimède, Dürer en expose dans un premier temps la définition classique, en tant qu'objet mathématique, et en réalise un modèle type au moyen de points qui se déplacent sur une règle en rotation. Il en déduit ensuite de nouvelles spirales (en espaçant les points irrégulièrement sur la règle, en augmentant les tours, etc.), puis indique toute une série d'applications possibles: pour les volutes des colonnes, le dessin d'une crosse d'évêque, les courbes d'un motif végétal ou la construction d'un escalier en colimaçon.
Érasme est l'un des premiers, en 1528 dans son De recta Latini Graecique sermonis pronuntiatione, à signaler publiquement l'existence «d'un livre d'Albert Dürer, écrit, il est vrai, en allemand, mais d'une érudition admirable». A travers cette mention puis grâce à la traduction latine qu'en fit l'humaniste Joachim Camerarius en 1532, la Underweysung impacta les savants de l'Europe à la Chine; citons à cet égard, entre autre noms, ceux du jeune Galileo Galilei, de Tycho Brahé, Johannes Kepler, Simon Stevin, Christoph
Clavius ou celui de Geoffroy Tory qui pris connaissance du tracé des lettres latines de Dürer et commença son célèbre Champfleury, ou l'Art et Science de la proportion des lettres par un hommage au peintre allemand.
“This book was the first of the theoretical writings on art which Albrecht Dürer composed towards the end of his life. Its immediate object was to explain the application of practical geometry to drawing and painting and to teach the principles of perspective. These methods were to be applied architecture, painting, lettering (Dürer designed both Roman and Gothic letters) and ornamental forms in general, and his book is therefore addressed not only to artists but also to sculptors, architects, goldsmiths, stonemasons and other craftsmen... Dürer's work first presented to northern Europe the completely new attitude to artistic creation which had crystalized in Italy during the Renaissance” (PMM).
Les recherches récentes attribuent l'impression de cette oeuvre importante à l'imprimeur nurembergeois
Hieronymys Andrea et non à son père Fritz Enderlin, aussi nommé “Hieronymus Formschneider” ou “Hieronymus Grapheus”.
Exemplaire rare, bien complet des ajouts montés aux feuillets P4 et Q1 et entièrement lavé.
Provenance: Hanns R. Pregizer (ex-libris).
Dürer's first book on the theory of art, written and illustrated by the artist himself. Translated and reprinted several times, the Underweysung became a handbook used by practitioners on a regular basis for centuries.
