Lot n° 128

Benjamin PÉRET.

Estimation : 15 000 - 20 000 €
Adjudication : 13 901 €
Description
Dormir dormir dans les pierres. Poème. Dessins d'Yves Tanguy. Paris, Éditions surréalistes, 1927.
Petit in-4, cartonnage de papier doré à la Bradel, non rogné, tête noire, couverture et dos conservés.
Édition originale.
Premier livre surréaliste illustré par Yves Tanguy comprenant 15 compositions à la plume reproduites au trait, dont une sur le titre reprise en couverture et trois à pleine page.
Tirage limité à 205 exemplaires, signés par l'auteur.
Un des 5 exemplaires hors commerce sur chine, celui-ci non justifié, avec la couverture, le titre et les trois pleines pages rehaussées à la gouache blanche, rouge et bleue.
“The cover and illustrations of this first embellishment of a Surrealist text by the artist are reproductions of his drawings, which he has enhanced with white paint on the first copies. In the year this book was published the self-taught Tanguy introduced small biomorphic and pebble forms into barren landscapes that characterized his compositions” (Riva Castleman).
Membre fondateur du Surréalisme, Benjamin Péret (1899-1959) est celui qui n'en a jamais trahi l'esprit.
L'écriture automatique est à l'oeuvre dans ce recueil au lyrisme grinçant. On y distingue “l'énorme goût, l'énorme gloutonnerie du poète pour les mots concrets avec leur puissance de sons et de couleurs, leur capacité d'imagerie, leur liesse, leur pouvoir de métamorphose” (Sabatier, La Poésie du XXe siècle, p. 288).
Superbe envoi autographe signé au crayon sur le feuillet de garde:
A Paul Éluard
Lorsque les grains de sable se lèvent et quittent leur chaise, les petits pieds s'envolent et se posent sur la tête des jeunes filles nues au sortir de leur bain. Elles retombent dans la baignoire qui devient une île dans une quelconque mer de bulles de savon
Benjamin Péret En tête, Paul Éluard a monté sur onglet une carte postale originale adressée par les Tanguy: elle est ornée d'un beau dessin surréaliste d'Yves Tanguy, signé de ses initiales.
“Mon cher Paul, pardonne moi mon manque de modestie mais je n'ai pas d'autres cartes postales. Nos meilleures amitiés à tous, à Jacqueline, à Dora et à la petite Nusch. Remercie tout particulièrement Madame Deharme pour son mot si aimable et dont je suis infiniment touché. Ne revenez pas trop tôt Paris est lugubre. Il est vrai que vous n' êtes plus là.
Nous vous embrassons tous.
Yves et Jeannette.”
Carte postale détournée: la vue d'un monument de Locronan a été recouverte d'un dessin original au crayon.
L'exemplaire est relié de manière identique et avec le même papier que le Livre des haï-kaï de la bibliothèque de Paul Éluard (cf. nº 201).
(Castleman, A Century of Artists Books, p. 179.- Peyré, Peinture et Poésie, nº 28 et p. 122: “Ce livre est une perfection.”)
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