Description
Ensemble d'environ 100 lettres et pièces manuscrites, imprimées et photographiques. Ensemble documentant le séjour du peintre Henri Regnault à l'école française de Rome, ses voyages en Espagne et au Maroc avec son ami le peintre Georges Clairin, et le drame de sa mort prématurée dans la guerre franco-prussienne (le 19 janvier 1871 à Buzenval). – Regnault (Henri). 22 lettres et pièces : notes autographes (sur 10 ff. de formats divers) illustrées d'une douzaine de dessins originaux à l'encre ou à la mine de plomb, projets de tableaux (« tableau indien », « Judith », « Pietà ») ; 2 dessins à la mine de plomb, portraits de femme, avec mentions manuscrite d'une autre main indiquant qu'il s'agit de la duchesse Colonna à Rome et les attribuant à Henri Regnault ; manuscrit autographe (1868 ou 1869), itinéraire d'une partie de son voyage en Espagne ; 9 lettres (7 autographes signées, 2 autographes dont une incomplète de la fin), soit 8 à Georges Clairin (« Jojotte ») ou à la famille de celui-ci et une au peintre Gustave Jacquet. Paris, 1866, Rome, 1868, Tanger, 1869 et Paris, 15 janvier 1871. Cette dernière lettre, écrite 4 jours avant sa mort, évoque la guerre et vibre de foi républicaine. – Clairin (Georges). 3 lettres autographes signées à son père et à sa sœur Marguerite dite « Quette », toutes avec apostille autographe signée d'Henri Regnault. Espagne, 1868. Clairin évoque notamment Velasquez, Ribera, Rubens, Raphaël, Vernet. Joint, copie autographe par Georges Clairin de 2 lettres qu'il a reçues de Henri Regnault (27 septembre 1870, à valeur testamentaire, et 15 janvier 1871). – Clairin (Jules). 3 lettres autographes signées du père de Georges Clairin à sa fille Margueritte et à son gendre Edmond Petit de Villeneuve. Février 1871 et s.d. Le père de Georges Clairin leur annonce notamment la mort d'Henri Regnault dont il détaille les circonstances. Joint, 4 pièces autographes de Jules Clairin : brouillons de 2 lettres à son fils Georges Clairin (un incomplet), et copie des 2 mêmes lettres d'Henri Regnault que ci-dessus (27 septembre 1870 et 15 janvier 1871). – Breton (Geneviève). 5 lettres autographes signées de la fiancée d'Henri Regnault à son amie Marie Clairin, sœur de Georges Clairin et épouse de l'architecte Edmond Petit de Villeneuve. 1871-1872 et s.d. Elle évoque notamment la mort de son promis. Geneviève Bréton épouserait par la suite Alfred Vaudoyer et serait la mère de Jean-Louis Vaudoyer. – Dumas fils (Alexandre). Lettre autographe signée à Henri Regnault. S.l., 9 juin 1870. Bel éloge du peintre après avoir vu au Salon son tableau Salomé : « ... Vous êtes dans le vrai, dans le simple, dans le grand et dans le beau. Vous savez votre métier comme personne. Vous avez devant vous la plus belle carrière et la plus heureuse destinée. Vous allez être imité, pastiché, dénaturé par les petits confrères. Heureusement vous avez des ressources dans votre sac, la variété est dans vos dons, cela se sent, et s'ils veulent vous suivre dans tous les détours que vous êtes capables de faire, il faudra qu'ils aient de bonnes jambes... » – Gounod (Charles). Lettre autographe signée à Henri Regnault. Montretout, 13 octobre 1866. Lettre de condoléances après la mort de sa mère : « ... Vous avez compris vite que mon cœur vous a été vite ouvert, et je sais gré à votre lettre de m'en avoir apporté la preuve aussi prompte que douloureuse... » – Prim y Prats (Juan). Lettre signée à Henri Regnault. Madrid, 6 mars 1869. Concernant le célèbre portrait de lui que l'artiste a peint l'année précédente : « ... Je vois avec peine que ma franchise toute militaire a pu sinon vous déplaire, du noins vous affecter. Je le regrette, croyez-le, sincèrement. Votre œuvre que comme tout le monde j'admire m'a paru manquer sous le rapport des portraits et la position exagérée à mon point de vue dans laquelle vous m'avez peint, l'expression surtout de la figure maladive et effarée m'a choqué, je le déclare, dès le premier abort. Je regrette qu'aucun changement ne puisse être apporté ainsi que vous me l'aviez fait croire et, quoiqu'il en soit, votre tableau restera toujours une belle œuvre telle que sait les créer votre immense talent... » Le général Prim, haute figure politique et militaire de l'Espagne troublée du XIXe siècle, tenant des idées progressistes, avait retrouvé un grand rôle depuis la révolution qui avait chassé du trône d'Espagne la reine Isabelle II, et allait être nommé régent quelques mois plus tard. – Regnault (Victor). 20 lettres du père d'Henri Regnault à Jules Clairin (19 autographes signées et une autographe incomplète). Paris et s.l., 1869-1871 et s.d. Concernant principalement son fils et Georges Clairin. Chimiste, Victor Regnault fut membre de l'Académie des Sciences, directeur de la Manufacture de Sèvres, de même que membrefondateur et directeur de la Société Française de Photographie. – Etc.– 30 photographies : portraits de Geneviève Breton, Augusta Holmes, du général Lorenzo Milans del Bosch y Mauri (ami de Juan Prim, qui figure sur le portrait de celui-ci par Henri Regnault), du général Juan Prim, Henri Regnault. 2 clichés de voyage : Henri Regnault, Auguste Laguillermie, Georges Clairin et Mauzaize à l'entrée de la « salle des deux sœurs » à l'Alhambra de Grenade (1868 ou 1869), Georges Clairin et Henri Regnault à Tanger (1869). Avec des reproductions d'œuvres. – Une dizaine de coupures de presse et imprimés concernant le siège de Paris et Henri Regnault : articles d'Emmanuel Des Essarts (1871), Paul de Saint-Victor (La Liberté, 30 janvier 1871), ouvrage de Roger Marx (Henri Regnault, Paris, J. Rouam, 1886, débroché), partition de Camille Saint-Saëns (Marche héroïque, Paris, Durand, Schœnewerk et Cie, s.d., pièce dédiée à la mémoire d'Henri Regnault, ex-libris manuscrit de Marie Clairin, sœur de Georges Clairin), etc.