Lot n° 211

LEAUTAUD (Paul) (1872-1956). 4 L.A.S. à Maurice Garçon, du 10 janvier 1947 au 10 août 1947, 7p.in-8°, enveloppe ; Les lettres sont relatives au journal de Bachelin que son épouse a remis à maitre Garçon afin de le faire publier : 10 janvier 47...

Estimation : 500 - 600
Adjudication : 280 €
Description
: Léautaud remercie Garçon de son livre et le félicite pour son élection à l'académie, il espère qu'il est allé sur la tombe de son père pour dire " Ca y est, papa, j'en suis " ; 29 juillet 47 : A propos du journal de Bachelin confié par sa veuve à Garçon : " ...un oiseau rare tel que vous me paraissez l'être dans tout le contenu de votre lettre, c'est-à-dire muet sur votre mission, fidèle au texte, le gardant secret jusqu'au bon à tirer...je garde et garderai absolument pour moi la connaissance de votre possession de ces papiers et de la mission qui vous a été confiée... " il lui conseille de se méfier de Mme Bachelin comme de toutes les veuves : il a eu quelques algarades de sa part car il connaissait l'existence du journal de Bachelin, ce qu'elle niait. Puis " Vous devez tout publier, au complet, dans les termes mêmes (Bachelin n'étant plus là pour les supprimer...même s'il est des passages grossiers (Bachelin en était plein dans sa conversation et à l'égard des gens) une seule réserve...la vie privée, je n'ai rien à vous apprendre sur ce point... C'était un peu une brute, doublé d'un complet ivrogne, mais un être franc, honnête, probe, jusqu'au côté farouche. C'est à lui et à lui seul que vous devez penser... " Puis il lui raconte les difficultés de Bachelin lorsqu'il a édité le journal de Jules Renard : Mme Renard a tronqué le journal d'un bon tiers et l'a mis au feu. Les veuves d'écrivains " réunissent en double la trahison féminine : vivante et posthume. Il n'y a encore aujourd'hui qu'un seul exemple conjugal et filial du respect absolu d'une oeuvre littéraire : la famille Renan... " ; 4 août 1947 : Il s'excuse de son écriture : il n'a plus que 20% de vue et l'encre est de très mauvaise qualité. Il pense qu'on peut avoir toute confiance en Mme Bachelin grâce à son excellente idée d'avoir remis le manuscrit à Garçon et d'avoir révélée sa fidélité à la mémoire et aux écrits de son mari. "Nous avons enfin une veuve à ne pas ranger dans les " veuves abusives ". Puis il évoque Bachelin ; 10 août 1947 : Il le rassure à propos du journal de Bachelin, quant au journal de Garçon il espère qu'il ne pense pas à le mettre au feu : " Dans tout journal il y a du mauvais, du passable, de l'entre deux, de l'inutile, et toujours de l'excellent. Il n'y a que les " journaux intimes " qui sont souvent très assommants, par la description des " états d'âme " de l'auteur. Quand on est un écrivain de faits, de tableaux et de circonstances extérieurs à soi on est toujours intéressant...Les journaux, les mémoires, les correspondances sont les seuls écrits qui survivent... ". Joint photo de 3p.in-8° du journal de Bachelin.
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