Lot n° 364

ESCOLE DES FILLES (L’). — Paris, Louis Chamhoudry, 1659. — In-12, maroquin olive, triple filet doré, dos lisse orné, double filet intérieur, tranches dorées (Reliure vers 1860).

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : 5 389 €
Description
♦ RARISSIME ÉDITION DU « PLUS ANCIEN DES MANUELS FRANÇAIS D’ÉROTOLOGIE » (Pia).

Elle ne contient que le premier dialogue (le deuxième paraîtra en 1672), qui est la Fille à marier ; & s’il est bien recu, je vous donneray en suite le second (avis du libraire).

L’ouvrage, dont l’auteur est demeuré anonyme, mais qui appartenait sans doute à l’entourage de Scarron (Pia in Dictionnaire des œuvres érotiques, p. 168), parut pour la première fois en 1655 sous la fausse rubrique de Leyde. Dès sa sortie, il fut saisi par la police et des poursuites furent engagés contre ses éditeurs clandestins :
Jean L’Ange, ami de Scarron et de Tristan L’Hermite, et Michel Millot, contrôleur et payeur des Suisses de l’armée royale.

Toutes les éditions anciennes de ce livre sont rares et aucun exemplaire de l’édition originale n’est aujourd’hui connu (Pia).
Cette édition n’est pas signalée par Pia, Les Livres de l’Enfer, et la bibliothèque Tony Fekete, récemment dispersée aux enchères (2014), ne la possédait pas. La bibliothèque Gérard Nordmann comprenait une édition de 1667 (2006, n°185), laquelle était considérée – à tort – comme « la plus ancienne édition connue après l’originale détruite de 1655 ».

L’Escole des filles est un ouvrage étonnant sinon révolutionnaire car il transgresse certains des tabous les plus établis de son siècle [...].

L’ouvrage fait date aussi car il se situe à l’époque où les discussions sur la préciosité allaient bon train. Les Précieuses ridicules de Molière datent en effet de 1659. L’Escole des filles chercherait alors à réaliser au niveau de l’érotisme ce que les précieuses cherchaient à réaliser au niveau du langage (Jean-Pierre Dens, « L’Escole des Filles : premier roman libertin du XVIIe siècle ? » in Cahier Société d’études pluridisciplinaires du dix-septième français, n°5, 1991, pp. 239-248).

─ De la bibliothèque :
• Jacques Vieillard.

Auréole au feuillet a2.
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