Lot n° 14

[MANGIN (Claude)]. — Recueil factice de 14 brochures concernant l’arrêté pris par le préfet de police Claude Mangin (1786-1835) le 14 avril 1830 interdisant aux prostituées « de paraître, dans aucun temps et sous aucun prétexte, dans les...

Estimation : 500 - 600 €
Adjudication : 1 500 €
Description
passages, dans les jardins publics et sur les boulevards » et leur enjoignant de ne se livrer à la prostitution que dans les maisons de tolérance.
Cette mesure, lorsqu’elle fut mise en pratique, ne dura que trois mois mais cela suffit à ses opposants pour publier des dizaines de libelles.

♦ Toutes ces pièces de circonstance sont d’une grande rareté.

14 brochures en un volume in-8, 201 x 130.
Cartonnage papier marbré à la bradel, dos lisse (reliure moderne).

• Réponse de M. le préfet à toutes les pétitions et réclamations des filles publiques de Paris. Paris : Les libraires du Palais-Royal, 1830. — 14 pp., (1 f.).
Cette réponse est une facétie.

• Aux ministres !!! Nouvelle pétition des filles publiques de Paris, tendant à obtenir de LL. EE. la révocation de l’ordonnance attentatoire à leur liberté, et rendue contre elles par M. le préfet de police, Basée sur des motifs non encore énoncés ; Rédigée par Mlle Elisa C... ; Approuvée et signée par près de trois cents de ses compagnes. Paris : libraires du Palais-Royal, 1830. — 16 pp.
Comprend le nom et adresse des toutes les signataires.

• Les Filles en cage ou déguerpissons ! par un abonné au cachet des maisons de plaisir de la capitale. Paris : Peytieux, les Marchands de nouveautés, 1830. — 14 pp., (1 f. blanc).
Libelle composé sous la forme dramatique.

• Le Tocsin de ces demoiselles, ou mémoire à consulter adressé à tous les barreaux de France, et dénonciation aux cours royales, au sujet d’un arrêté de M. Mangin, contre les filles publiques ; suivi de plusieurs lettres édifiantes et curieuses. Paris : les marchands de nouveautés, 1830. — 16 pp.
Porte en sous-titre : « Et pour être P....., je n’en suis pas moins femme. »

• Pétition des filles publiques de Paris à M. le préfet de police, au sujet de l’ordonnance qu’il vient de rendre contre elles, Leur interdisant la circulation dans les rues et promenades publiques, et de celle qui précédemment leur a interdit l’entrée du Palais-Royal ; Rédigée par Mlle Pauline, et apostillée par MM. les épiciers, cabaretiers, limonadiers et marchands de comestibles de la capitale. Paris : les libraires du palais-royal, 1830. — 7 pp. Mouillures claires.

• Pétition d’un souteneur à monsieur le préfet de police de Paris, à l’occasion de l’ordonnance qu’il vient de rendre contre les filles publiques, appuyée d’une lettre d’un fruitier de la rue de Froidmanteau. Paris : les principaux libraires, 1830. — (1 f.), 8 pp., (1 f. blanc).

• Doléances des filles de joie de Paris, à l’occasion de l’ordonnance Qui leur défend de se montrer en public, arrangées en complainte par l’une d’elles, Enrichies de Notes et adressées aux Nymphes des départemens, Par le Cousin de Pauline (Cuirassier). Paris : libraires du palais-royal, les marchands de nouveautés, 1830. — 6 pp., (1 f.). Mouillures claires.

• A MM. les députés. Projet de pétition sur la liberté individuelle, par un spartiate, de ceux que vulgairement on nomme voleurs ; et à l’appui de la pétition des filles publiques. Ouvrage où il est démontré jusqu’à l’évidence, 1° que la prostitution est loin d’être contraire aux mœurs ; 2° que de tout temps il y a eu des filles publiques libres ; 3° que le commerce doit se ressentir de leur séquestration ; 4° qu’à l’aide de divers moyens simples et indiqués, les femmes honnêtes peuvent éviter toute méprise et insulte, et la société obtenir l’épuration des mœurs. Le tout rédigé par l’homme à la longue barbe. Paris : tous les marchands de nouveautés, 1830. — (1 f.), 13 pp.

• Projet d’un nouveau règlement concernant les filles publiques et les maisons de prostitution, tendant à en diminuer le nombre, sans employer la rigueur, et sans attenter à la liberté des prostituées. Soumis à M. le Préfet de Police. Par un ami de la charte, Dans l’intérêt du Commerce et des Mœurs. Paris : les libraires du Palais-royal, 1830. — 8 pp.


• Prière romantique de Laure, dite la séduisante, à tous les amateurs des prêtresses de Vénus, et aux augustes défenseurs de Thémis, Au sujet de l’ordonnance qui défend aux charmantes Déesses de Paphos de sortir de leurs temples, publiée par un amoureux en délire. Paris : les marchands de nouveautés, 1830. — 7 pp.


• Observations soumises par une fille de joie à M. le préfet de police, Sur les dangers que les hommes et les honnêtes femmes ont à craindre des effets de son ordonnance qui défend aux filles prostituées de sortir de chez elles ; le tort qu’elle fait au commerce, et sur les moyens de réparer tant de maux sans nuire aux bonnes mœurs. Paris : les marchands de nouveautés, 1830. — 8 pp.


• Épitre à M. Mangin, au sujet de l’ordonnance attentatoire à la liberté des femmes. Par Mr J. M. Paris : l’auteur, 1830. — 13 pp., (1 f. blanc). Mouillures.


• Complainte authentique, originale et seule véritable, sur la grande catastrophe des filles de Paris. Paris : les marchands de nouveautés, 1830. — 13 pp., (1 f. blanc). Mouillures.


• Le Vrai motif de la captivité des femmes soumises, Et leurs plus grands Ennemis dévoilés. Dialogue Sur les brochures faites au sujet de l’ordonnance, qui défend aux prostituées de sortir de chez elles, la preuve qu’en voulant les cloitrer, plusieurs deviendront les fléaux de la société.
Par Frédéric L. G. D.
Paris : les marchands de nouveautés, 1830. — 7 pp.
Exemplaire dans lequel le relieur a conservé une liste manuscrite des pièces contenues dans le volume, qui figurait dans l’état primitif du recueil.
On remarque que 2 pièces ont été retirées depuis que la reliure a été refaite, à savoir Grande, véritable et lamentable complainte romantique de ces demoiselles écrite sous la dictée d‘une nymphe du n° 113 et Plaintes et révélations adressées par les filles de joie de Paris, à la congrégation contre l’ordonnance de Mr Mangin…
On y a sinon ajouté une carte de visite de Stanislas Mangin (1917-1986), maître des requêtes au Conseil d’État, arrière-petit-fils de Claude Mangin, avec cette note autographe adressée à l’écrivain et journaliste Jean Galtier-Boissière (1891-1966) :
« Monsieur si après avoir tiré de cet ouvrage tout ce qu’il vous plaira vous souhaitez vous en défaire, je serai très heureux d’entrer en possession d’un document gai relatif à un arrière grand père triste mais honnête. 21.12.60 SM. »

Quelques frottements d’usage aux coiffes et aux coins.
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