Lot n° 1221

RUSSIE. MARIA NIKOLAÏEVNA (1896-1918) Grande-Duchesse de Russie, troisième fille du Tsar Nicolas II, assasinée à Ekaterinbourg. L.A.S. «M.», Ekaterinbourg 4/17 mai 1918, à Zénaïda Sergievna TOLSTOI (née Bekhteeff, 1880-1961) ; 4 pages...

Estimation : 1 000 - 1 500 €
Adjudication : 12 350 €
Description
in-8 (petites fentes aux plis réparées) ; en russe.
♦ Très rare et précieux témoignage sur la captivité de la famille impériale à Ekaterinbourg, deux mois et demi avant son asassinat.

[Après la Révolution de février 1917, la famille impériale fut arrêtée et emprisonnée à Traskoïe Selo, puis transférée à Tobolsk, et enfin à Ekaterinbourg en Sibérie du 30 avril au 16 juillet 1918, enfermée dans la maison Ipatiev, et étroitement surveillée par la Tchéka. D'abord Maria seule accompagna ses parents, que les quatre autres enfants rejoignirent en mai. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, la famille impériale fut sauvagement assassinée, ainsi que quatre domestiques ; les corps furent brûlés et enterrés dans la forêt.] «Christ est ressuscité !» Maria écrit à sa chère Zinotchka en retard pour les Saintes Fêtes, «mais nous sommes partis justement avant les Fêtes. Ce fut pour nous très inattendu. Alexis [le Tsarévitch] était justement malade et mes soeurs sont restées avec lui, nous les attendons prochainement chez nous». Cela fait trois semaines qu'elle a quitté Tobolsk : «C'est bien triste de ne pas être ensemble», surtout pour les Fêtes. «Pour le moment nous nous sommes bien installés. La maisonnette est petite, mais propre. Dommage qu'elle se trouve en pleine ville, donc le jardin est tout petit. Je ne sais pas comment nous allons nous arranger quand les autres arriveront. Il y a peu de chambres. J'habite avec Papa et Maman dans une chambre, nous y passons à peu près toute la journée. Justement, nous sommes allés dans le jardin. Il fait humide et il pleut. Durant le voyage le temps a été superbe. Jusqu'à Tioumen, 260 verstes, à cheval. La route était effroyable, les cahots horribles. [...] Nous avons chevauché deux jours et avons passé une nuit dans un village. Nous avons traversé l'Irtych à cheval, mais la Toura à pied et puis quelques toises sur un bac. Maman a supporté cette route admirablement bien, maintenant bien sûr, elle est fatiguée et a mal à la tête presque chaque jour. Le docteur Botkine est arrivé avec nous. Le pauvre, durant le voyage, a souffert de coliques néphrétiques. Les douleurs étaient très fortes. Nous nous sommes arrêtés dans un village, où il s'est reposé deux heures dans une isba et est reparti avec nous plus loin»... Elle donne son adresse pour lui écrire : «Ekaterinbourg, Comité Exécutif Régional, au Président, à me remettre».
Elle regrette de n'avoir jamais réussi d'aller à la cathédrale de Tobolsk pour y vénérer les reliques de Saint Jean de Tobolsk [mort en 1715, canonisé à la demande de Raspoutine en 1911]..
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