Lot n° 224

ANTONIN ARTAUD - 1896-1948 - Révolte contre la poésie. Paris, s.n., 1944. In-4 (25,2 x 19 cm), couverture de l’éditeur rempliée, emboîtage en vélin ivoire.

Estimation : 5 000 - 7 000 €
Adjudication : 20 200 €
Description
♦ Édition originale, une pré-originale ronéotypée ayant paru en 1943 à Rodez.

► Un des 50 exemplaires sur Arches, exceptionnellement enrichi d’un long envoi autographe signé d’
• Antonin Artaud à Marthe Robert, en frontispice du portrait de celle-ci à la mine de plomb et au fusain signé par Artaud et d’une longue « lettre-sort » signée :
« Antonin Nalpas J.C. ».

Critique littéraire, Marthe Robert rencontre Antonin Artaud au café du Dôme de Montparnasse en 1935.

Très proches, elle va le voir à Rodez où il est à l’asile, à l’époque où il rédige cet ouvrage.

Une fois imprimé, il lui offre le présent exemplaire avec son portrait et cet énigmatique envoi sur la page de faux-titre, trois fois trouée à l’aide d’une cigarette : « à ma fille Marthe, qui s’efforce à briser les chaînes imposées par les hordes d’initiés et ainsi réduire l’étendue de la nuit ».

Il a ensuite réutilisé le dos de ces feuillets pour rédiger une longue « lettre-sort », à l’opposé du ton de l’envoi :
« Madame, PARTEZ, fille indigne, mauvaise sœur défroquée, mère maquerelle, vous n’êtes au grand jour que le démon des abîmes de l’Être par lequel vous et votre clan d’assassins (Paulhan, Adamov, Picasso) m’avez empoisonné le corps […] ».

La maladie mentale et la confusion sont alors au plus fort, la signature au nom de Nalpas renvoie à l’une de ses autres obsessions :
c’est le nom de sa famille maternelle qu’il utilise à partir de décembre 1941 dans une tentative de se réinventer.

─ Provenance :
• Marthe Robert (envoi autographe signé).

Décharges, brunissures, couverture un peu insolé.
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