Lot n° 113

MANUSCRIT. — PSAUTIER DE PÉLERINAGE. France, XVIe siècle localisation incertaine. 35 feuillets de vélin manuscrit à l’encre brune, d’un seul module et d’une seule main, en bâtarde liturgique sur 18 lignes à la page (justification du...

Estimation : 3 500 - 4 500 €
Adjudication : 4 508 €
Description
feuillet : 90 x 65 mm).

Bradel vélin ancien (Reliure pastiche moderne), étui formant boîte en basane brune à lanière et bouton pression.

─ CONTENU : le manuscrit débute sur le Miserere Mei Deus (f. 1 r°, 1.1) et se termine par Bonum est considéré domino etpsaltere nomine tuo altime (f. 35 r°, 1.8), quam ecce inimiti tui domine... iniquitatem (f. 35 v°, 1.14 et dernière du texte).

─ DÉCORATION : la décoration très sobre de ces différents psaumes est ponctuée par d’élégants bouts de lignes roses et bleus en alternance sur fond d’or fondu. Les initiales qui ouvrent les principales sections de chacune des parties du texte sont peintes, sur une hauteur de deux lignes de texte, à l’or liquide sur fond de gouache bleue rehaussé de rose ou sur fond de gouache rose rehaussé de bleu.

Deux initiales peintes d’un corps plus grand :
Q de Qui habitat (f. 13 v°, 1.8), et L (f. 33 v°, 1.1),
la première sur une hauteur de dix lignes de texte,
la seconde en tête de marge supérieure, selon la même technique.
Les deux initiales se prolongent harmonieusement dans les marges créant un effet visuel particulièrement soigné.
Le reste de la décoration consiste en initiales peintes soit à l’or fondu soit à la gouache bleue.

Trois initiales sont historiées :

─ La première (f. 14 v°, 1.11) est un O sur une hauteur de huit lignes de texte, elle est gouachée de rose sur fond or et se prolonge en marge.
Elle comprend une curieuse parabole mettant en scène un roi (Salomon ?, Saint Louis ?) assis sur un trône, portant l’index à son œil (ou à sa tempe) et regardant face à lui un singe couronné en train de se gratter l’aisselle du bras droit qu’il tient tendu vers le haut.
Au centre de cette initiale, la scène est habilement gouachée de blanc, d’orange, bleu et rose sur fond d’or fondu.
La signification de cette scène peut être interprétée de plusieurs manières :
d’une façon laïque « celui qui singe le roi est un fou » ; suivant la tradition médiévale « le bon roi sait voir le mauvais roi (le fou) » ; ou encore selon une autre interprétation possible, dans un sens plus religieux, une mise en garde sur la tentation de démesure et de folie du pouvoir terrestre par rapport au pouvoir céleste.
Cette peinture énigmatique dénote un souci tout particulier de netteté picturale sans pour autant imposer une interprétation catégorique ni empêcher une lecture symbolique à plusieurs niveaux.

─ La seconde initiale est un Q (f. 17 v°, 1.13) sur une hauteur de six lignes de texte qui se poursuit jusqu’au bas du feuillet par un étirement de la lettre.
Cette initiale gouachée de rose sur fond d’or fondu est historiée en son centre de deux Saints personnages ; à gauche, Saint Marc en capeline rose accompagné d’une tête de lion ; à droite, Saint Pierre en capeline bleue à côté de deux poissons.
L’ensemble du décor sur fond d’or fondu.

─ La troisième initiale est un D (f. 30 v°, 1.8) sur une hauteur de huit lignes de texte, elle est gouachée de rose sur fond d’or fondu.
Le personnage central est un prêtre en tunique, gouachée de rouge et de bleu sur fond d’or fondu, les mains jointes en prière face à un autel, gouaché de blanc et d’orange sur fond d’or fondu, au-dessus duquel est représenté, gouaché de bleu, le Cœur Saint de Jésus.
Cette belle suite de 3 initiales historiées, bien que malheureusement rognée un peu court dans les marges, est l’œuvre d’un peintre très habile particulièrement soucieux du détail de son trait maigre d’une palette très restreinte.
Le reste des feuillets du manuscrit, bien que curieusement mis en ordre ou parfois intervertis, est très élégamment calligraphié d’une même main et décoré avec goût.

─ Provenance :
• E. de Vaissière (ex-libris du début du XXe siècle) ;
• cachet humide non identifié en bas du premier et du dernier feuillet, répété sur l’ex-libris.
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