Lot n° 41

CHASSIGNET (Jean-Baptiste). Le Mespris de la vie et consolation contre la mort. Besançon, Nicolas de Moingesse, 1594. In-12, maroquin vert olive, double encadrement de triples filets dorés joints aux angles, dos lisse orné portant le titre en...

Estimation : 30 000 - 40 000 €
Adjudication : 21 931 €
Description
long, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure moderne dans le goût de l’époque).


— Perrod, 422/1.
— BBA, XIII, p. 17 (2 exemplaires cités).

► ÉDITION ORIGINALE, DE LA PLUS GRANDE RARETÉ, DU CHEF-D’ŒUVRE POÉTIQUE DE JEAN-BAPTISTE CHASSIGNET, poète né à Besançon dans les années 1570 et mort en 1637.

On ne recense aujourd’hui que 7 exemplaires (BnF, Réserve et Arsenal ; Besançon ; Beaune ; Paris, bibliothèque Mazarine ; Paris, Centre Sèvres ; Buthiers) et sûrement beaucoup moins en mains privées. C’est, semble-t-il, la première production de Nicolas de Moingesse, actif à Besançon de 1594 à 1622.

Chassignet fut réhabilité à la fin du XVIIIe siècle par Charles Nodier, Bisontin comme lui (cf. Bulletin politique et littéraire du département du Doubs, t. X, an IX), et à l’époque romantique par Gérard de Nerval qui fit paraître quelques-unes de ses pièces dans son Choix de poésies de 1830, aux côtés de celles de Ronsard, Du Bellay, Baïf, Belleau, Du Bartas, Desportes et Régnier.

« Poète de la mort », comme le surnomme Raymond Ortali dans un ouvrage éponyme de 1968, Chassignet fut fasciné par les choses laides et le sort périssable de l’être : Chassignet marie poétiquement l’instinct de la vie à celui de la mort, son Mespris de la vie devient ainsi l’hommage le plus passionné à la vie despéremment aimée mais fuyant sans retour (Hans-Joachim Lope, dans l’édition critique parue chez Droz en 1967, p. LXV).

Le recueil s’ouvre par une épître au marquis de Varambon, suivie d’une préface de l’auteur et de sept pièces diverses dont une ode au dédicataire.

Dans les 434 sonnets qu’il comporte, Chassignet, avec un langage poétique particulièrement riche et singulier axé sur le macabre, dénonce la vie et dresse le tableau de la condition humaine tourmentée par la souffrance, la mort et le néant.
Voici pour exemple un extrait du sonnet CCXXI :

« La vie est un hyver fragile et transitoire,
Où le mondain se plait de verdoyer en gloire
Entassant mal sur mal, péché dessus péché
Mais quand l’Esté joyeus de la vie seconde
Retirera nos cors de la fosse profonde
Il cherra devant DIEU tout flestris et seiché. »

On trouve également à la fin du volume, une pièce intitulée : -Le dernier Jugement et une Oraison à Dieu-.

─ Ex-libris manuscrit ancien en pied du titre :
• Rinier.

Des rousseurs, quelques taches et auréoles, angles du dernier feuillet réparés avec suppression de deux chiffres à la pagination. Quelques feuillets rognés un peu court.
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