Lot n° 46

BRISSOT DE WARVILLE (Jacques-Pierre) - Adresse à l'Assemblée nationale, Pour l'abolition de la traite des noirs. Par la Société des Amis des Noirs de Paris. Février 1790. Paris : imprimerie de L. Potier de Lille, 1790. — In-8, 201 x 131 : (1...

Estimation : 500 - 600 €
Adjudication : 2 338 €
Description
f.), 22 pp.

Demi-maroquin rouge à la bradel, dos lisse (reliure moderne).
Sabin, 8014.

♦ ÉDITION ORIGINALE DE CE CÉLÈBRE PLAIDOYER EN FAVEUR DE L'ABOLITION DE LA TRAITE.

Brissot de Warville (1754-1793) fait partie des hommes qui fondèrent en 1788 la Société des Amis des Noirs. Dans cette plaquette, composée au nom de la société mais signée par Brissot de Warville en tant que président des Amis des Noirs à l'époque, il demande l'abolition de la traite. Il en expose les cruautés, montre notamment qu'elle est ruineuse pour l'état et les compagnies et que son abolition serait avantageuse pour les colons. Il répond ainsi à une série d'objections formulées par les partisans du maintien de la traite et se défend d'avoir réclamé l'abolition de l'esclavage et l'extension des principes de la Déclarations des droits de l'homme et du citoyen aux esclaves des colonies françaises.

Le projet de la Société est exposée en ces termes : «Nous demandons seulement qu'on cesse d'égorger régulièrement tous les ans des milliers de Noirs, pour faire des centaines de captifs ; nous demandons que désormais on cesse de prostituer, de profaner le nom François, pour autoriser ces vols, ces assassinats atroces ; nous demandons en un mot l'abolition de la Traite.»

La traite sera abolie «légalement» en France en 1817.

Le titre porte le symbole de la société des Amis des Noirs représentant un esclave agenouillé surmonté du slogan «Ne suis-je pas ton frère ?».
Bon exemplaire en reliure moderne, très bien conservé malgré les coins légèrement émoussés.

─ On joint:
• BRISSOT DE WARVILLE. Réponse de J.P. Brissot à la lettre de M. E. Homberg le jeune, Insérée dans le supplément du Journal de Paris du 15 juin 1790. [Paris] : imprimerie du Patriote François, [1790]. — In- 4, (1 f.), couverture de papier marbré. Broché, couverture moderne.
Concerne l'interprétation du décret du 8 mars : «Défendre d'exciter les nègres à la révolte, c'est, dans votre version, défendre d'écrire en faveur de ces malheureux... Vous paraissez surpris que nous considérions la traite comme un commerce de crimes...»

• CLAVIÈRE - BRISSOT DE WARVILLE. La Société des Amis des Noirs à Arthur Dillon, Député de la Martinique à l'assemblée nationale.
[Paris] : imprimerie du Patriote François, 1791. — In-8, 11 pp.
Cartonnage papier marbré à la bradel, dos lisse (reliure moderne).
Clavière et Brissot, respectivement président et secrétaire de la Société des Amis des Noirs, reprochent à Dillon d'avoir accusé ses membres de fomenter les troubles dans les colonies et d'être «vendus à des puissances ennemies de la France» et lui demandent d'en établir la preuve.

• DILLON (Arthur). [Réponse à la Société des Amis des Noirs].
[Paris] : imprimerie du Postillon, [1791]. — In-4, (1 f.). Broché.
Réponse de Dillon, député de la Martinique, au pamphlet intitulé La société des amis des noirs. Il déclare avoir précédemment «professé de l'estime» pour Clavière et Brissot, mais reprend leurs termes : «Il est des êtres si méprisables que leurs injures ne doivent point atteindre un bon citoyen, il faut les écraser du poids du silence.»
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