Lot n° 83

[CASINCA]. - MULLER, Léonard 1749-1824). - Général, Baron de l’Empire. Lettre signée, Bastia le 28 ventose an 9 (19 mars 1801) au citoyen Limperani à Pinta (sic) canton de Casinca. En-tête imprimé à son titre de général de division...

Estimation : 150 - 200 €
Description
commandant en chef la 23 e (L’Isle de Corse) et vignette. 1 p. ¼ in-folio.
Quelques rouss., surtout dans la partie sup.

Le canton de Casinca est depuis très longtemps déchiré par des haines et des vengeances particulières, jusqu’à présent ses habitants ont bien plus écouté ces affreux sentiments que ceux qui caractérisent vraiment l’homme de société et font son bonheur. À peine ai-je connu ce désordre, ce déviment (sic) de tout ordre social que je m’empresse de chercher à le détruire.
Deux moyens se présentent pour y parvenir ; les châtiments, les mesures sévères, ou la persuasion et la douceur. Les premiers se combineraient avec mes devoirs, mais je préfère les derniers ; s’ils me conduisent au but que j’espère j’y gagnerai la satisfaction de mon cœur. La Renommée, citoyen, m’a parlé de vos vertus : elle m’a dit que vous étiez aimé et respecté dans votre canton.

Ces sentiments auxquels vous avez forcé vos compatriotes vous imposent des devoirs, je viens vous demander de les remplir, persuadé que vous y trouverez une récompense douce et flatteuse. Servez-vous donc, citoyen, des moyens avantageux qui naissent de l’estime que vous avez inspirée pour ramener au bon ordre, à la tranquillité, au renoncement de toute vengeance, les habitants de votre canton : en leur parlant le langage de la douceur, de la persuasion, faites-leur envisager les mesures rigoureuses qu’on serait forcé d’employer s’ils restaient sourds à votre voix.
Employez celle du ministre des cultes : ils doivent trouver dans la religion des armes victorieuses pour anéantir la haine ou la vengeance. Voilà sans doute le plus bel apanage de tous les cultes. Vous voudrez bien, citoyen, faire connaître à l’administrateur ou à moi ceux d’entre ces respectables ecclésiastiques qui se seront donné le plus de peine pour détruire ces sentiments cruels dont j’ai parlé et les remplacer par ceux d’union, de concorde ...
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