Lot n° 479

LONDRES Albert (1884-1932). L.A.S. « Albert », Shanghai 11 mars [1932], à des dames ; 3 pages in-8, sur papier à vignette et en-tête des Hongkong & Shanghai Hotels (légères rousseurs sur la dernière page).

Estimation : 1 000 - 1 500 €
Adjudication : 1 430 €
Description
► Rare lettre de son dernier reportage, au retour duquel il trouvera la mort.

[Albert Londres est depuis janvier 1932 en Chine, afin de couvrir la guerre sino-japonaise pour Le Journal, à qui il envoie ses reportages par câble en février et mars. Lors de son voyage de retour, il meurt le 16 mai dans l’incendie de son paquebot, le Georges Philippar, au large d’Aden.]

Il a reçu de leurs nouvelles. « En ce qui me concerne j’ai fini la guerre. Je pars demain pour Nankin, Pékin, Moukden. Après je descendrai à Hancheou où j’irai voir ce pauvre petit. De là je monterai dans le Setchouen jusqu’à Tsonking [Chongquin] et je viendrai m’embarquer à Shanghai. Je vais être bousculé. J’ai perdu 5 ou 6 jours ici, mais je devais attendre l’apaisement. Donc, si rien de nouveau, […] j’embarquerai à Shanghai le 23 avril sur le Georges Philippar et j’arriverai à Marseille le 26 mai au matin. Venez m’attendre […] Demandez pour cela de l’argent à Carbuccia ou à Paul Erro directeur rédaction journal ou à Albin Michel, les trois sont prévenus […] J’ai vu les dix premiers numéros du Journal. Je n’étais pas parti pour ce travail, mais enfin c’est fait et les intéressés en semblent enchantés. Ce sera une préface improvisée pour le morceau de résistance. Je me mettrai au travail – que j’aurai préparé sur le bateau – immédiatement en arrivant pour avoir fini début août. Où irai-je travailler, je ne sais. Sans doute n’irai-je pas de Marseille à Paris où je perdrais du temps, enfin nous verrons. Je suis content de quitter Shanghai où la vie est impossible, trop de diners, trop de cocktails »…
Il reprend sa lettre, une semaine plus tard, le 18 mars :

« J’envoie cette lettre de Pékin où je suis depuis 2 jours. Je vais monter en Mandchourie. Je verrai le pauvre petit vers le 10 avril. […] Tout va pour le mieux ».

▬ On joint
• une lettre de Florine ALBERT-LONDRES adressée à un « cher maître », Vichy 15 mai (1 pages et demie in-4).
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