Lot n° 478

LAMENNAIS Félicité de (1782-1854). manuscrit autographe signé « Lamennais », [7 mars 1848] ; 2 pages et demie petit in-4, sur 3 feuillets montés en cahier par un onglet.

Estimation : 500 - 700 €
Adjudication : 650 €
Description
Article célébrant la fondation de la République.
[Cet article figurera en “Premier-Paris” du n° 10 du journal Le Peuple constituant, le 7 mars 1848. Le manuscrit présente des ratures, corrections et additions, ainsi que des marques d’imprimeur.]

« Un caractère bien remarquable de la révolution qui vient de rendre la France à elle-même, est d’avoir effacé soudainement toutes les dissidences entre les hommes qui placent le pays et ses grands intérêts avant tout. Ils ont compris que les partis, naguères encore si animés, n’appartenaient plus qu’au passé, et qu’une ère nouvelle commençait, à l’entrée de laquelle tout ce qui divise devait s’arrêter, pour que rien ne troublât le magnifique développement de l’avenir. Par un bonheur providentiel et unique dans l’histoire, il s’est trouvé qu’il n’existait visiblement qu’une voie de salut, la voie ouverte par le peuple et où l’a poussé un instinct divin. Législateur inspiré, il a résolu tous les problèmes en en résolvant un seul. En jetant ce cri, la République ! il a résumé toutes les conditions aujourd’hui possibles de l’ordre, de la paix, de la liberté, il a proclamé la loi de vie. Et la France entière l’a senti, et du Midi au Nord, de l’Est au Couchant, des millions de voix répètent unanimement ce cri sauveur : La république ! »…

Lamennais rejette les trois autres hypothèses :
l’Empire, une troisième Restauration, la Régence d’un Orléans.
La République est « le souverain intérêt de tous, l’unique garantie de l’ordre comme de la liberté sans laquelle désormais nul ordre, l’expression de tous les droits, le centre de tous les devoirs, la source féconde des biens auxquels les peuples aspirent, le sacré berceau du Dieu naissant qui règnera sur le monde »…
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