Lot n° 142

GRIMOD DE LA REYNIÈRE ALEXANDRE-BALTHAZAR-LAURENT (1758-1838). L.A.S. « Grimod ngt », Paris 12 septembre 1794/26 fructidor 2 soir, à la citoyenne FORTIA [Baptistine-Marie-Thérèse de Cabre de Roquevaire, comtesse FORTIA DE PILES], à L’Isle...

Estimation : 400 - 500 €
Adjudication : Invendu
Description
par Avignon [L’Isle-sur-la-Sorgue] ;
2 pages in-4 remplies d’une petite écriture serrée, adresse (petite déchirure par bris de cachet avec perte de quelques lettres à la fin de 4 lignes).

Belle lettre écrite en pleine réaction thermidorienne, à la femme de son ami le littérateur émigré.

Il reçoit sa lettre comme une faveur inattendue, car il se repentait de s’être exprimé avec trop de franchise, et trop peu de ménagement, sans connaître les circonstances où se trouvait le citoyen Fortia, pour les affaires duquel il n’épargne pas son zèle : « c’est moi qui me suis chargé seul de toutes les affaires du C. Fortia. Je leur consacre la majeure partie de mes soins, de mon tems, de mon zèle, et de mes courses ; et s’il faut en croire ses remerciemens je m’en acquitte à son entière satisfaction »…
Cependant Fortia l’a laissé ignorer la perte qu’avait faite sa femme [la mort d’un enfant né en 1793]. « Je crains bien d’y trouver la confirmation de mon système sur l’allaitement, et je n’ai point à me reprocher d’avoir dissimulé mes craintes au Pere lors de la naissance de ce malheureux enfant. Il est des mères d’une complexion si vive, et d’un sang si inflammable, que leur nourriture est un aliment de mort, et celles là doivent s’interdire par tendresse maternelle le plus doux des devoirs de la maternité »…
Qu’elle ne se blâme pas de l’insuccès de ses démarches pour adoucir le sort de Fortia : « N’en accusez que les circonstances, qui jusqu’au 10 Thermidor s’opposoient au succès de nos vœux, et mettoient même en danger les jours de votre ami, quoiqu’absolument innocent, et même exempt de la plus legère imprudence. Aujourd’hui les choses ont bien changé. La Justice est à l’ordre du jour, et les mesures de rigueur ne sont plus que pour les coupables. Livrez vous donc à l’espérance »…
Partager