Lot n° 136

GOETHE JOHANN WOLFGANG VON (1749-1832). MANUSCRIT autographe, [Der Becher, 1781 ?] ; 3/4 page grand in-fol. (38 x 23,5 cm).

Estimation : 10 000 - 12 000 €
Adjudication : 36 400 €
Description
♦ Beau manuscrit du poème Der Becher, dans sa première version.

Composé en 1781, et publié dans le 8e volume des Schriften de Goethe (Leipzig, Göschen, 1789), il se présente ici, sans titre, soigneusement mis au net, dans une version différente du texte publié, comptant 24 vers (au lieu de 27), en 3 strophes de 9, 7 et 8vers, avec d’importantes variantes.

« Einen wohlgeschnitzten vollen Becher
Hielt ich drückend in den beyden Händen,
Amor trat herein und fand mich sitzen
Und er lächelte bescheiden weise
Als den unverständigen bedauernd.
Freund ich kenn ein schoeneres Gefaese
Werth die ganze Seele drein zu senken
Wenn ich dir es goennte
Es mit eignem Nectar dir erfüllte.

O wie reichlich hat er Wort gehalten
Als er Lyda dich die vielbegehrte
Mir dem lange sehnenden geeignet.
Wenn ich deinen lieben Leib umfasse,
Und von deinen einzig treuen Lippen
Langbewahrter Liebe Balsam koste
Seelig sprech ich dann zu meinem Geiste:

Nein !, ein solch Gefaes hat auser Amorn
Nie ein Gott gebildet noch vesessen
Solche Formen treibet nicht Vulcanus
Mit den sinnbegabten feinen Hammern
Auf besonnten Hügeln mag Lyaeus
Durch die aeltste klügste seiner Faunen
Ausertesne Trauben keltern lassen
Solchen Trank verschafft ihm keine Sorgfalt. »

Dans la marge de droite, brouillon d’une traduction en français, d’une main non identifiée :

« Un gobelet bien travaillé plein
je serrais fortement entre mes mains.
Amour entre, et me trouve asssis ;
et il sourit sage modeste, et plaignant, comme un insensé.
Ami, je connais un plus beau vase,
digne que tu y plonges toute ton âme.
Que dirais-tu si je t’en faisais présent
et que je le remplissais d’un vrai/propre nectar.
Oh ! comme il a tenu abbondamment parole !
Quand toi, Lidia, beaucoup désirée,
il te donne à moi qui languissais depuis longtems après toi.
Quand j’embrasse ton charmant corps,
et que de tes uniques fidelles lèvres,
je goûte le baume de l’amour,
que tu as retenu si longtems,
alors heureux je parle à mon âme.
Non, un tel vase, hors l’amour,
aucun dieu n’a ni formé ni possédé !
Vulcain n’en travaille point de telle forme
avec ses fins marteaux doués de sens.
Sur les collines éclairées de soleil
Liaeus peut bien par les plus âgés
et les plus expérimentés de ses faunes
faire presser les raisins les plus choisis,
aucun soin ne lui donnera jamais une pareille boisson ».
Der Becher, en français Le Gobelet, a été traduit en français par Henri Blaze en 1843 sous le titre La Coupe.
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