Lot n° 53

HENRI V Henri d’Artois, duc de Bordeaux, comte de Chambord. Lettre autographe signée, adressée à des hommes politiques. Frohsdorf, 30 janvier 1852 ; 5 pages in-4° sur papier de deuil.

Estimation : 400/600
Adjudication : 750 €
Description
« Messieurs, la note confidentielle rédigée au nom de la conférence m’a été communiquée. Après l’avoir lue avec une sérieuse attention, je reste convaincue, comme la plupart
d’entre vous, que le moment est arrivé de mettre fin à la mission que je vous avais confiée, et que vous avez remplie avec un dévouement et un zèle dont je ne saurais trop vous
remercier. Les événements qui viennent de s’accomplir ont entièrement changé la situation des choses ; les raisons qui m’avaient porté à créer la conférence n’existent plus, et elle ne pourrait atteindre aujourd’hui le but que je m’étais proposé. Je ne veux donc pas laisser plus long temps peser sans utilité sur les membres qui la composent une responsabilité qui pourrait leur être pénible. Je craindrais aussi que cette réunion qui était devenue pour ainsi dire officielle et publique, ne pût servir de prétexte à des persécutions qui m’affligeraient profondément. Les mêmes motifs me déterminent à prononcer la dissolution du comité électoral, dont j’avais approuvé la formation, en le plaçant sous l’autorité de la conférence. Je désire que quelques uns d’entre vous se chargent de porter pour combattre, pour anéantir, s’il est possible, le désordre et l’anarchie. Qu’ils se montrent constamment et partout les meilleurs, les plus zélés défenseurs de la société. Mais là doit s’arrêter leur concours. Un gouvernement qui n’a point leurs sympathies, et qui ne saurait être appelé à fixer l’avenir du pays, ne peut leur demander davantage. […] Je comprends toutefois que des considérations puissantes et respectables obligent un certain nombre de mes amis à rester et à entrer dans les rangs de l’armée, à occuper des emplois dans les diverses carrières publiques. Ceux qui croient avoir de justes motifs pour le faire, peuvent être sûrs
que je ne leur en saurai pas mauvais gré. […] Messieurs, je viens de vous parler à coeur ouvert, vous faisant connaître toutes mes pensées, tous mes désirs, car dans les temps où nous sommes, ce ne sont pas des ordres que je puis donner, mais des désirs seulement que je puis exprimer. Il ne me reste plus à ajouter ici que les voeux bien ardents, bien sincères et tout à fait désintéressés, que je forme avec vous pour le salut de la France. » Cette lettre était destinée à MM. Barthélémy-Sauvaire, Benoist d’Azy, Berryer, des Cars, de Clermont Tonnerre, de Falloux, de Noailles, de Raineneville, de Pastoret, de St Priest, de Valmy et de Vatimesnil.
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