GENET JEAN (1910- 1986) - Le Funambule, manuscrit autographe, [1957] ; 5 feuillets in-4.
Estimation :
1500 / 2000
Adjudication :
10 140 €
Description
♦ Manuscrit de premier jet pour le Funambule, superbe texte et lettre à son amant Abdallah, un enfant de la balle. Le Funambule fut publié en septembre 1957 dans le numéro 79 Preuves puis publié l'année suivante sous son titre définitif par les éditions de l'Arbalète, avec
Les Bonnes et l'Atelier d'Alberto GIACOMETTI. Il fut repris en 1979 au tome 5 des Oeuvres complètes, enrichis de textes insérés dont plusieurs figurent ici.
Le premier texte resté inédit concerne l'illettrisme d'Abdallah «Il parle assez bien le français mais son vocabulaire est pauvre pourtant il a compris le sens et compris parfaitement de mes conseils... Et la blessure ? Où est-elle ? Je me demande où réside, où se cache cette blessure secrète ou tout homme se réfugie... Si il sait se réfugier dans cette solitude, d'où rien de saurait l'arracher - et qui fait de lui un être unique... Je lui conseille d'éviter le luxe dans sa vie privée et même d'être un peu crasseux» [...]
La dernière page est une version différente du récit de la performance de la funambule Camilla MEYER : «Je lui raconte que j'ai vu Camilla Meyer, une allemande comme lui, et comme lui funambule. Elle avait dressé son fil à trente mètre des pavés... Elle en descendit seule... En bas, toutes les têtes s'étaient détournées, les mains cachaient les yeux. Ainsi le public refusait cette politesse à l'acrobate : faire l'effort de la fixer quand elle frôle la mort - et toi qu'est-ce que tu faisais ? Je regardais. Pour l'aider, pour la saluer et pour l'accompagner dans sa chute, dans sa mort...»
Les Bonnes et l'Atelier d'Alberto GIACOMETTI. Il fut repris en 1979 au tome 5 des Oeuvres complètes, enrichis de textes insérés dont plusieurs figurent ici.
Le premier texte resté inédit concerne l'illettrisme d'Abdallah «Il parle assez bien le français mais son vocabulaire est pauvre pourtant il a compris le sens et compris parfaitement de mes conseils... Et la blessure ? Où est-elle ? Je me demande où réside, où se cache cette blessure secrète ou tout homme se réfugie... Si il sait se réfugier dans cette solitude, d'où rien de saurait l'arracher - et qui fait de lui un être unique... Je lui conseille d'éviter le luxe dans sa vie privée et même d'être un peu crasseux» [...]
La dernière page est une version différente du récit de la performance de la funambule Camilla MEYER : «Je lui raconte que j'ai vu Camilla Meyer, une allemande comme lui, et comme lui funambule. Elle avait dressé son fil à trente mètre des pavés... Elle en descendit seule... En bas, toutes les têtes s'étaient détournées, les mains cachaient les yeux. Ainsi le public refusait cette politesse à l'acrobate : faire l'effort de la fixer quand elle frôle la mort - et toi qu'est-ce que tu faisais ? Je regardais. Pour l'aider, pour la saluer et pour l'accompagner dans sa chute, dans sa mort...»
