Lot n° 348

Sophie, Comtesse de SÉGUR (1799-1874). L.A., Les Nouettes 30 août 1867, à sa petite-fille Madeleine de MALARET ; 5 pages et demie in-8 à son chiffre couronné.

Estimation : 1 000 / 1 200 €
Adjudication : 1 625 €
Description
♦ BELLE ET LONGUE LETTRE FAMILIALE À SA PETITE-FILLE MADELEINE, UNE DES PETITES FILLES MODÈLES.

Elle s’attriste de la migraine de la pauvre Camille :

« aux Nouettes elle serait restée tranquille, déshabillée et sa migraine eût été moins forte et moins longue ». Elle espère que c’est la dernière fois que Madeleine et Camille passeront des mois à Fontbeauzard :

« votre Grand-Mère fait ce qu’elle peut vous vous en rendre le séjour plus agréable, mais elle ne peut pas s’empêcher d’être guindée et… peu attrayante.
Quant à la tante Nelly elle ne m’a jamais plu ; sa sécheresse et sa froideur sont dans sa nature ; c’est une femme du monde qui aime à régenter et à s’amuser ; ce genre de femmes n’attire que celles qui lui ressemblent, et Dieu merci, vous êtes d’une nature toute différente »…

Elle parle de leur oncle Gaston, de leur mère et leurs tantes Cécile et Olga, etc.

« Gaston part mardi pour aller dîner à Séez chez l’évêque avec Mgr de FALLOUX qui va lui raconter une foule de contes bleus […]. Cette visite l’ennuie mais l’évêque a tant insisté qu’il n’a pu la lui refuser.
Le petit Falloux l’amusera ; à la longue il est assommant et ridicule, mais pour quelques heures, il est amusant. – Louis continue à travailler admirablement ; toujours des 5. Mr Dobrowolsky est dans la jubilation. –
Ton pauvre oncle continue lui, à recevoir des masses de lettres […].
Malgré ces avalanches, il a fait un nouveau livret depuis ses Francs-Maçons, La foi devant la science ; je ne l’ai pas encore lu. On va lui envoyer des épreuves demain ; je le lirai haut le soir. –
Nous continuons en attendant, les lettres de Mme de Sévigné, mais elles avancent peu parce qu’on ne commence que lorsque Louis est couché et il ne part qu’à 9 h. Il joue du billard avec Mr Dobrowolsky qui joue comme une cruche et avec l’Abbé Grégoire qui joue assez bien. On commence les regains ; les petits fanent et font des bêtises […] Élisabeth et Pierre ont fait une comédie que ton oncle Anatole trouve admirable ; il la rapportera aux Nouettes et on vous la lira. Je n’ai pas encore la fin du Mauvais Génie ; c’est ridicule. –

L’Abbé Thomas a fait à Kermadio des expériences électriques qui n’ont pas eu de succès ; Élisabeth a crié tant qu’elle a pu ; Henriette, Pierre et Henri ont hurlé ; Armand a poussé de tels cris qu’il a fallu l’emmener ; Pierre et Henri sont tombés à la renverse par la force des coups électriques. Ta tante Henriette et les autres parens ont été furieux et effrayés. Succès complet comme tu vois. Pour corriger l’effet de cette désastreuse soirée, l’Abbé Thomas en a donné une autre de lanterne magique qui a duré deux heures et qui a été assommante »… Etc.
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