Lot n° 330

Jacques RIVIÈRE (1886-1925). MANUSCRIT autographe signé sur ALAIN-FOURNIER, avec L.A.S. d’envoi, 1er novembre 1919 ; 4 pages et demie petit in-4 sur 3 feuillets (petits manques à un coin inférieur des feuillets avec perte de quelques...

Estimation : 1 500 / 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
lettres), et 1 page grand in-8 à en-tête Éditions de la Nouvelle Revue Française, montées sur onglets sur des feuillets de papier Japon, le tout relié en un volume in-4 demi-box noir à coins (un peu frottée).
♦ ENVOI DE RENSEIGNEMENTS SUR ALAIN-FOURNIER.

Jacques Rivière envoie le 1er novembre 1949 ces « renseignements » à une dame avec l’espoir qu’ils parviennent à temps, et la remercie pour « le service que vous voulez bien rendre à la mémoire de mon beau-frère »…
La notice biobibliographique sur « Henri-Alain Fournier », né en 1886, évoque les origines de ce fils d’instituteurs, sa jeunesse à Épineuil-le-Fleuriel, son éducation, et les premières influences littéraires exercées sur lui :
Maeterlinck, les symbolistes de la génération d’Henri de Régnier. Rivière donne des précisions sur sa collaboration à Paris-Journal, et ses principales publications en revue, 1907-1911.
« Mais la principale préoccupation d’Alain-Fournier restait son roman :

Le Grand Meaulnes qu’il mit plusieurs années à composer. Il l’avait d’abord conçu comme une sorte d’ample poème en prose. Il voulait évoquer simplement, par allusions, à la façon des Symbolistes, le Pays merveilleux, qui hantait depuis toujours ses rêves. Puis il se décida à y faire accéder son héros pas à pas et agença la merveilleuse péripétie qui conduit Meaulnes au Domaine des Sablonnières. Ce fut ainsi que le livre prit peu à peu la forme d’un roman d’aventures. […]
Au moment de la Guerre Alain-Fournier travaillait à un nouveau roman : Colombe Blanchet et à une pièce, dont il ne reste malheureusement que des esquisses assez peu poussées »… Suivent des renseignements sur son engagement comme lieutenant, en août 1914, sa participation à la bataille de la Marne, et la reconnaissance funeste dans les bois des Hauts-de- Meuse, le 22 septembre :
« Après avoir franchi la trop fameuse tranchée de Calonne, sa compagnie tomba dans une embuscade et fut terriblement décimée. Les trois officiers restèrent sur le terrain. Longtemps on crut qu’Alain-Fournier n’avait été que blessé, et qu’il avait été recueilli par les Allemands. Cet espoir hélas ! était vain. Tous les témoignages réunis ces derniers temps confirment qu’il a été tué sur le coup. Il avait vingt-huit ans »…
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