Lot n° 328

Raymond RADIGUET (1903-1923). 5 L.A.S. et 1 L.A., 1923 et sans date, à Jean BEAUX ; 7 pages formats divers, la plupart avec enveloppe ou adresse.

Estimation : 1 000 / 1 500 €
Adjudication : 2 500 €
Description
♦ BELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET LITTÉRAIRE À SON AMI D’ENFANCE JEAN BEAUX.
[Jean Beaux (1901-1981) fut un écrivain et reporter sous le pseudonyme de Jean Barois, en hommage à Roger Martin du Gard ; il réalisa en 1936 le premier reportage du pèlerinage de La Mecque.]

─ Mardi.
« Il y a quelques jours, j’ai rencontré Pierre Lamy. Il m’a appris que ton livre vient de paraître. Te souviens-tu de ta promesse ? Tu me ferais un grand plaisir en m’en donnant un exemplaire »… –
« Excuse mon impolitesse : je ne suis pas retourné te voir depuis le jour où tu m’as donné ton livre »… Pramousquier par le Lavandou (Var) : « Je rentre à Paris le 1er novembre. Seras-tu là à cette époque. N’es-tu pas, d’ailleurs, démobilisé maintenant – j’aurais du plaisir à te voir. Mais quelle est cette chose dont tu as à m’entretenir ? Ne peux-tu vraiment m’en parler par lettre. Tu peux te fier à ma discrétion – d’autant plus que je suis dans la plus complète solitude »…

─ Piquey 17 septembre 1923.
« Tu dois savoir que le poste de secrétaire est terriblement demandé, et qu’il ne s’en trouve pour ainsi dire jamais de vacant. Moi-même j’en avais cherché bien longtemps, et dans ce genre n’ai jamais trouvé rien qui vaille. Je te dirai même que je croirai beaucoup moins difficile de tenter quelque chose du côté journalisme. Mais pour qu’à la première déception, tu sembles y renoncer, cela ne montre pas un bien grand désir… Tu comprends mes scrupules à ne vouloir absolument rien te promettre. D’ailleurs, où Arago avait tort, c’est que personne au monde (et des gens beaucoup plus puissants que lui) n’a qu’un mot à dire pour faire entrer quelqu’un dans un journal comme partout ailleurs ». Il tâchera de l’aider à son retour à Paris, début octobre. « Je suis très touché de voir que tu t’intéresses un peu à mes travaux. Je vais publier dans un mois, chez Grasset, un choix – assez court – de poèmes, – parmi lesquels des poèmes déjà publiés en plaquettes. Ensuite, un roman, Le Bal du Comte d’Orgel, que j’ai écrit l’année dernière, et remanié cet été. J’ai commencé un autre ouvrage, un essai sur l’Île de France, et voudrais le voir fini avant mon départ. Car après, Dieu sait quand je travaillerai, puisque au mois de novembre, je dois goûter aux joies de l’armée »… –
Plus des rendez-vous.

▬ ON JOINT :
• le faire-part de son décès et un carton de remerciement ; 3 photos d’enfance (et 2 négatifs) ; des coupures de presse nécrologique ou de critique littéraire (G. Lefèvre, J. Kessel, A. Bayet, Franc-Nohain, etc.). Plus une bande d’éditeur du Diable au corps.
Partager