Lot n° 268

Anatole FRANCE (1844-1924). L.A.S., La Béchellerie 10 mars 1915, à un ami ; 4 pages in-8.

Estimation : 200 / 250 €
Adjudication : 438 €
Description
SUR PAUL-LOUIS COURIER À LA CHAVONNIÈRE :
« Cétait du temps de Courier une grosse ferme avec une habitation de maître. Depuis elle a perdu une aile, sa grange, qui était belle et vaste, ses communs »…
Il évoque les liaisons d’Herminie Courier avec des rustres (« une putain charretière » selon les gens de Veretz) :
« Elel causa la mort de son vieux mari, et pourtant, après avoir lu toutes les pièces du procès, je la crois innocente de cette mort »…
Quant à lui, il est replié en Touraine. « Cette guerre affreuse me tue. Je ne vous demande ni quand ni comment elle se terminera, car vous avez trop d’esprit pour répondre à de pareilles questions »…
L’esprit public est confiant, mais il a lu dans la presse suisse des bulletins allemands qui contredisent les français.
« Ce n’est pas assez que la guerre cause des souffrances effroyables. Elle rend idiots tous ceux qu’elle ne rend pas furieux. J’ai honte pour l’humanité de tout ce que j’entends et ne sais si je ne préfère pas les fureurs sanguinaires de nos pécores à l’admiration béate de nos mystiques pour l’extermination régénératrice.
Mon ami Couchoud qui a une splendide intelligence me disait très sérieusement l’autre jour que cette guerre avait au moins cela de bon de rapprocher les peuples et de préparer les États-Unis d’Europe.
Eh ! mon Dieu ! Moi aussi, je crois à la constitution future des États-Unis d’Europe.
Mais c’est parce que je suis fou : je m’en rends bien compte »…
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