Lot n° 247

Léon DAUDET (1868-1942). MANUSCRIT autographe signé, Les Femmes Savantes, [juillet 1934] ; 4 pages in-4 sur papier vert pâle.

Estimation : 200 / 300 €
Adjudication : Invendu
Description
ÉLOGE DES FEMMES ET DE LEUR RÔLE DANS LA CULTURE ET LA SOCIÉTÉ. « De nouveau c’est une jeune fille, Mademoiselle Lucienne VITREY, pupille de la nation, qui emporte le prix d’honneur de dissertation philosophique au Concours général. Ce succès [...] fait partie de l’accession générale des femmes à la connaissance et à la haute culture, accession qui peut très bien concilier avec les devoirs du foyer et de la maternité ».

Le grand MOLIÈRE, « génie peu cultivé et mari malheureux », avait dans Les Femmes Savantes fait dire à un personnage : « “Je vis de bonne soupe et non de beau langage” ; mais une bonne soupe peut parfaitement s’accommoder d’une causerie élevée », où celle qui a fait la soupe parle avec esprit : « Il n’y a pas d’antinomie entre la lecture de Spinoza et celle d’Ali Bab ou de Tendret. Des affinités mystérieuses existent entre la cuisine et l’imagination philosophique et littéraire. C’est pourquoi les hommes de lettres sont si gourmands et les femmes lettrées généralement aussi »...
Léon Daudet se souvient de son enfance : « je voyais ma mère travailler aux côtés de mon père, recopier des chapitres entiers de ses romans et je croyais qu’il en était ainsi dans toutes les familles ». Il se rendit bientôt compte que c’était loin d’être le cas. Aujourd’hui les choses ont changé, et il se réjouit de voir que de nombreuses femmes ne sont plus laissées dans l’ignorance scientifique par leurs maris, mais au contraire, collaborent avec eux, en particulier dans les milieux de la médecine... « La grande époque de la culture féminine a été le seizième siècle. Celles d’alors s’occupaient également de lettres et de sciences. Nombreuses étaient celles qui savaient le latin et le grec. [...]
Cette effervescence intellectuelle de la femme se prolongea dans le dix-septième », avec Mme de SÉVIGNÉ, « savante par excellence »…
Suivit « une sorte de syncope dans la vivacité d’esprit et d’érudition des femmes, jusqu’à ce que parut le type, immortellement peint par les GONCOURT, de la femme du dix-huitième, encyclopédique, pédante, sensuelle, athée »… L’on cite des scientifiques, qui ont fait des expériences intéressantes, mais à qui semble manquer « l’esprit de synthèse, qui permet d’user des bottes de sept lieues [...]
Mais rien ne dit qu’il ne viendra pas “une” Claude Bernard ou “une” Pasteur. Puis, dans les prochaines guerres que nous ménagent le pacifisme et l’humanitarisme, on verra dans les États Majors une émule de Mangin, de Joffre et de Foch, qui décidera de la victoire »...
Partager